Un spectacle significatif sinon de misère humaine, des grandes difficultés matérielles de la majorité des familles algériennes, nous a été donné de voir, lundi (1er jour de paiement des pensions de retraite), dès 9h du matin, à l'intérieur et sur une queue de plusieurs dizaines de mètres jusqu'à l'extérieur de l'édifice d'Algérie Poste. Des vieillards visiblement fatigués et qui attendaient, depuis plus d'une heure, l'ouverture du bureau de poste, ne pouvant supporter plus longtemps la station debout, se tenaient assis sur une bordure de trottoir et d'autres sont affalés contre le mur d'enceinte ou juchés sur une canne. Certains avaient occupé, par le passé, des postes de responsabilité, des fonctions dignes. Un spectacle de déchéance humaine désolant du fait de l'écart entre cherté de de la vie et petites pensions loin de couvrir les besoins élémentaires de ceux qui les perçoivent. C'est au premier jour (soit le 20 de chaque mois) de paiement des pensions de retraite que l'afflux est le plus important. Une affluence justifiée par l'empressement des retraités à percevoir leur dû mensuel correspondant à la rétribution d'anciens services. Durant trois jours, en général, le bureau de poste d'El-Affroun — un bureau de 2e classe — est bondé. Selon une source digne de foi, dans la journée du lundi 20, ce sont 1 010 chèques (dont 600 pour la matinée seulement) qui ont été payés au niveau des trois guichets chargés du paiement. Parmi les titulaires de ces chèques, figuraient, outre des citoyens de la daïra d'El-Affroun, celles de Mouzaïa et Boumedfaâ (soit un rayon atteignant, pour le côté ouest, les 20 km). Il arrive que l'on y vienne de beaucoup plus loin. Sans doute pour l'espace d'accueil de la salle, mais encore pour l'efficacité et la qualité du service.