La crise économique et son impact sur les pays du Tiers-Monde sera le sujet phare de la rencontre ministérielle des pays non-alignés, où il sera question de trouver les solutions idoines pour diminuer les effets de cette crise sur les peuples pauvres. “Notre point faible était la division qu'a connue le mouvement et cette situation a été bénéfique aux Etats-Unis. Depuis un certain temps, les membres du mouvement se battent pour les causes régionales, mais aujourd'hui nous avons décidé de faire un seul front pour dénoncer l'unipolaire et l'hégémonisme prédominant dans les relations internationales”, assurera l'ambassadeur de Cuba à Alger au cours de sa conférence de presse hier au siège de la représentation diplomatique cubaine à Alger. Selon lui, plusieurs experts ont signé la mort du mouvement des non-alignés depuis la chute du mur de Berlin en 1989, qui a mené dans son sillage l'effondrement du bloc soviétique et la fin de la guerre froide en 1991 et l'uni-polarisation, ce qui n'est pas vrai. Aussi, les non-alignés reviendront au-devant de la scène avec la réunion ministérielle du bureau de la coordination du mouvement des pays non-alignés. Celle-ci se déroulera dans la capitale cubaine, La Havane, du 27 au 30 avril prochains, annoncera M. Eumelio Caballero Rodriguez. Elle sera suivie par la réunion préparatoire du 15e Sommet du mouvement à Charm El-Cheikh, en Egypte du 11 au 16 juillet prochain. L'orateur a indiqué que la rencontre de Charm El-Cheikh vient pour confirmer que le mouvement est toujours d'actualité et que, aujourd'hui, il a un plus grand rôle à jouer. Il insistera sur l'importance du fait que le mouvement fera un seul bloc face aux nouvelles données politiques et économiques que vit le monde. L'ambassadeur soulignera que la crise économique et son impact sur les pays du Tiers-Monde sera l'autre sujet phare du rendez-vous de la Havane, où il sera question de trouver les solutions idoines pour diminuer les effets de cette crise sur les peuples pauvres. Il avouera au passage que la crise économique a démontré “le besoin pressant pour que les pays non-alignés resserrent les liens entre eux”. D'autres sujets seront débattus lors de cette réunion entre autres, la question palestinienne, “car c'est la première réunion de haut niveau du mouvement après les attaques génocidaires d'Israël contre le peuple frère palestinien, particulièrement contre Gaza”. Le conflit du Sahara occidental sera aussi à l'ordre du jour, et il sera question du droit à l'autodétermination conformément aux principes de la Charte des Nations unies et aux résolutions y afférentes de cette organisation, notamment la résolution 1514 datant de décembre 1960, le cheval de bataille du mouvement, lequel depuis sa création en 1691 milite pour donner aux pays colonisés le droit à l'autodétermination, dira l'ambassadeur cubain. L'environnement et le changement climatique feront également partie du menu de la rencontre du 27 avril. Le mouvement a créé un mécanisme qui a pour objectif de protéger les pays pauvres et stopper les manipulations sur le Conseil des droits de l'Homme. M. Eumelio Caballero Rodriguez indiquera que la réunion de La Havane se prépare sous de bons auspices où jusqu'à l'heure, plus de 122 pays et organisations ont confirmé leur participation. Parmi eux plus de 60 au niveau des ministères des Affaires étrangères, y compris M. Mourad Medelci, qui présidera la délégation algérienne. Il y a lieu de noter que le diplomate cubain a salué dès le début de sa conférence de presse le rôle actif de l'Algérie au sein de l'Organisation des non-alignés, notamment son action lors de sa présidence du mouvement de 1973 à 1976 et de la proposition du président Houari Boumediene pour un nouvel ordre économique mondial. Il estime que si les Nations unies avaient accepté à l'époque la proposition du président algérien “les choses ne se seraient pas autant dégradées”. L'ambassadeur ne manquera pas d'appeler l'Algérie à poursuivre son combat dans le mouvement et de peser de tout son poids sur la scène internationale. Enfin, M. Rodriguez a refusé de commenter la proposition américaine sur le blocus contre Cuba depuis 1961. DJAZIA SAFTA