Pour les simples citoyens, dans une période plus ou moins longue, la concurrence commerciale déterminera, seule, son pouvoir d'achat et la qualité des produits accompagnant celui-ci. Cette concurrence commerciale, déjà bien en action, pourrait être et sera, très certainement, le stimulant à un accroissement de la production nationale avec ce que cela devra nécessiter d'engagements financiers nouveaux de la part des producteurs… Mise à niveau, donc, du produit “made in Algeria” face aux importations mais également, en perspective d'exportations hors hydrocarbures très diversifiées et bien plus importantes que celles s'effectuant actuellement. Et là de façon aussi importante qu'en ce qui concerne les investisseurs et partenaires étrangers, c'est tout le système bancaire qui est interpellé par les opérateurs économiques nationaux dont les entreprises continuant de fonctionner sont la preuve évidente de leurs capacités managériales ; celles-ci devant trouver écho auprès des institutions financières pour le maintien et le développement de leurs activités face à une concurrence s'annonçant féroce et compte tenu, aussi, des opportunités pouvant être offertes par les marchés extérieurs dès lors qu'accessibles aux produits algériens. Tout cela nonobstant le maintien et la création d'emplois nouveaux dans un cadre d'expansion générale des entreprises algériennes. Reste, cependant, maigre consolation pour les producteurs algériens, cette autre concurrence féroce entre l'Europe et les Etats-Unis, tous deux à la recherche de nouveaux débouchés extérieurs du type Algérie, car garantis par les ressources de son sous-sol et une position tant géopolitique que géostratégique, de choix ; Union européenne et USA faisant, par ailleurs et séparément, front contre l'avancée incontestable de la Chine et de l'Inde sur le marché mondial du commerce et de l'investissement hors frontières. Partant de ce dernier élément, l'Algérie possède un atout maître, lui permettant de bien choisir ses partenaires ; l'accord d'association avec l'UE, toute comme son entrée à l'OMC, ne devant être pris, en bonne raison, qu'en facteurs dont elle a à tirer profit, du point de vue économique et social, pour peu qu'elle sache manœuvrer habilement sur le plan diplomatique, pour ne pas dire politique. En filigrane, à travers cette question précise, apparaît surtout l'un des aspects de la guerre économique que se livrent l'UE et les USA, à travers les règles et dispositions de l'OMC. On se souvient, à ce propos, du tollé déclenché par les Européens à propos des soutiens accordés par Washington à ses exportateurs de produits sensibles ; c'était il y a deux ans à peine. Et, les USA de se voir alors infliger de lourdes amendes par l'OMC ! Là, de se demander et de s'inquiéter quant au devenir et à la réalité d'un marché algérien subissant, à la fois, les contrecoups d'une réalité des prix toujours plus dure au regard du pouvoir d'achat de la très forte majorité des 35 millions de consommateurs que nous sommes. De fait, la nouvelle vérité des prix s'imposant graduellement continuera de découler, tout d'abord, de la faiblesse de nos productions sur le plan quantitatif et, d'une façon générale, de produits en provenance de l'étranger et dont le coût en euros ou en dollars sera toujours très élevé par rapport au dinar et lorsqu'il ne s'agit pas de produits de contrefaçon ou de contrebande alimentant un commerce informel n'en finissant pas d'agiter, tout autant, les sphères commerciales que politiques. Fortement dépendante de l'étranger en ce qui concerne les produits agricoles de large consommation ou dits stratégiques, tels le blé et le lait, il est clair que nous allons subir les répercussions directes des augmentations de coûts de la production agricole au sein de l'UE, avec ce qu'elles impliqueront de hausses de prix à l'exportation… Car dans le même ordre d'idées, il faut bien avoir à l'esprit que cette suppression des subventions à certains productions agricoles, de premier plan et qui iront s'accentuant, sera certainement accompagnée de mesures très restrictives quant aux appuis, directs ou indirects, accordés aux exportateurs de produits agricoles, entre autres. Larbi R. Abahri