Telle que se déroulant, l'ouverture du marché algérien induit nombre d'interrogations et inquiétudes au niveau de l'ensemble du secteur productif national qui appréhende de nouvelles et plus grandes difficultés. Impérativement, une nouvelle notion d'intérêt national doit apparaître aux fins de briser le blocus économique tout fait de non-dits et ayant été quasiment imposé au marché algérien depuis l'effondrement de 1988. De fait, aujourd'hui, l'Algérie, en termes économiques, intéresse aussi bien les producteurs et investisseurs étrangers de tous horizons que les grands détenteurs de capitaux, y compris des Algériens, autres investisseurs potentiels qu'il s'agit d'amener en plus grand nombre à contribuer au redressement économique et social en toutes garanties de leurs avoirs. C'et que, jusqu'ici, la fermeture du marché algérien à l'importataion et à l'exportation, puis son ouverture timide et s'accélérant, enfin, tous azimuts n'aura favorisé, à l'exception des contrats de partenariat passés dans le secteur des hydrocarbures, que l'enrichissement de personnes peu disposées à s'engager ouvertement dans une relève incitée par le désistement de l'Etat des activités de gestion des secteurs productifs. À cette considération, il est vrai s'en ajoutaient d'autres, telles les luttes et pressions occultes pour l'accaparement des entreprises alors déclarées privatisables, cependant que le système banquier et financier demeurait non adapté aux exigences d'un marché libéré. Dès lors, en ayant contresigné l'accord d'assainissement avec l'Union européenne et se préparant à parapher son adhésion à l'OMC, les dirigeants algériens ont engagé un pari qui, dans sa finalité, devra coroborer leur habilité à préserver une certaine indépendance nationale tout en démontrant les moyens et méthodes d'adapter le pays aux exigences du nouvel ordre économique mondial sans trop graves contrecoups. Pour l'instant, cette intégration à la nouvelle économie mondiale se profilant, et vers laquelle nous sommes conduits à pas forcés pour avoir failli totalement dans nos gestions précédentes, suscite plus d'anxiété que d'impatience auprès de tous ceux restant attentifs au présent et devenir national. Toutefois, et a contrario de ce qui viendrait à apparaître comme de sévères réserves de noter que l'Algérie, avec un produit intérieur brut (PIB) ayant atteint 163 milliards de dollars en 2008 dans le même temps que sa dette extérieure a été ramenée à moins de 5 milliards de dollars, suscite une attention soutenue à l'échelle internationale. Et, plus loin, que les bilans annuels faisant ressortir que notre commerce extérieur continue d'être marqué par une prédominance variant de 96% à 97% en ce qui concerne les exportations d'hydrocarbures, de noter, par indications chiffrées, cette bousculade au portillon algérien et dont il s'agirait de tirer profit dans un sens d'intérêt national devant se traduire par un développement nouveau sur fond d'investissement. En la matière, le classement des pays fournisseurs et clients de l'Algérie viendrait à offrir des perspectives intéressantes en matière de partenariat équilibré. Pays clients de l'Algérie l USA 18,64 milliards l Italie 11,90 milliards l Espagne 8,94 milliards l France 6,42 milliards l Pays-Bas 5,61 milliards l Canada 5,55 milliards Pays fournisseurs de l'Algérie l France 6,46 milliards l Italie 4,34 milliards l Chine 3,98 milliards l Allemagne 2,33 milliards l USA 2,18 milliards Valable pour l'exercice 2008, ce classement, pour aussi sommaire qu'il soit, fait bien ressortir l'intérêt économique que suscite l'Algérie ; intérêt ne cessant de se développer tenant compte du classement de la Chine, outre d'autres pays intervenant toujours plus sur le marché algérien, tels le Japon, la Corée du Sud, la Turquie et l'Argentine. Demeurant crédible avec des réserves de change s'élevant à près de 150 milliards de dollars, de déduire que l'Algérie a toute latitude pour entreprendre un tout autre type d'ouverture économique avec les différents pays à même d'être intéressés par différentes perspectives d'investissements sur fond de protection, d'accroissement et de promotion des productions nationales, selon des critères de coût et de qualité compétitifs ; ouverture imposant, bien évidemment, une participation bien effective du patronat privé national dans un sens de stratégie économique à même de valoriser le marché de consommation de 35 millions de consommateurs que nous sommes et voir, ainsi, les avantages financiers économiques et commerciaux pouvant nous être offerts en retour. Larbi R. Abahri