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“L'intérêt pour l'investissement en Algérie reste grand” Le Dr Sid-ali Betata, président de l'Agence nationale de valorisation des ressources hydrocarbures,
Dans cet entretien, le premier responsable d'Alnaft présente les chantiers de son agence, les grands projets de développement de gisements de pétrole et de gaz approuvés et dresse une évaluation des résultats du dernier appel d'offres en matière d'exploration. Liberté : Quels sont les grands chantiers d'Alnaft ? M. Sid-Ali Betata : Tout d'abord, je voudrais vous remercier pour l'intérêt que vous accordez à l'agence Alnaft. Cet entretien me donne la possibilité de vous faire part du développement de l'agence Alnaft à travers les différents grands chantiers que nous menons actuellement. Mais avant de répondre à votre question, permettez-moi de vous faire un bref rappel des réalisations les plus importantes réalisées par Alnaft à ce jour. L'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), qui est dirigée par un comité de direction que je préside, a été installée le 14 novembre 2005 par M. le Chef de gouvernement. Depuis cette date, nous nous sommes attelés à mettre en place une organisation adéquate qui nous permet d'assumer efficacement les missions et prérogatives qui nous incombent et de procéder à certaines actions telles que les appels à candidature pour le recrutement du personnel, les démarches et formalités effectuées auprès d'institutions et administrations publiques en vue de se conformer au cadre légal régissant le fonctionnement d'Alnaft (ouverture de compte bancaire, ouverture de registres légaux, déclaration d'existence, affiliation à la Cnas, etc.). En parallèle, dans le cadre de la mise en place du cadre légal régissant les activités hydrocarbures, nous avons, d'une part, contribué avec les services concernés du ministère de l'Energie et des Mines à l'élaboration des textes d'application de la loi n° 05-07 et, d'autre part, concentré nos efforts sur la régularisation des activités d'hydrocarbures existantes pour les mettre en conformité avec les dispositions transitoires de la loi n° 05-07 (contrats parallèles et contrats 100% Sonatrach). Je tiens à préciser que cette régularisation avec les dispositions de la loi n° 05-07 des activités d'hydrocarbures, lancée sous l'égide de la loi 86-14, a nécessité énormément de temps et d'efforts fournis par les collègues d'Alnaft et de Sonatrach. Bien entendu, durant toute cette période, Alnaft a traité un nombre important de dossiers techniques dans le cadre de ses missions et prérogatives, en particulier le lancement du premier appel à la concurrence pour l'octroi de périmètres de recherche et d'exploitation. S'agissant des grands chantiers, pour reprendre le vocable que vous avez utilisé dans votre question, que mène actuellement l'agence Alnaft, je peux citer notamment la continuation du processus de mise en œuvre des actions induites par les réformes engagées, notamment la finalisation des textes d'application de la loi 05-07 en collaboration avec les services concernés du ministère de l'Energie et des Mines, la finalisation de l'organisation et du fonctionnement d'Alnaft, le lancement de la mise en place de la banque de données nationales relatives au secteur des hydrocarbures avec la société Schlumberger et enfin la préparation et le lancement du deuxième appel à la concurrence. Ce sont là les principaux dossiers ou chantiers sur lesquels l'agence Alnaft travaille et concentre ses efforts sans omettre, bien entendu, de signaler que nous continuons à prendre en charge les dossiers techniques relevant des missions et des prérogatives d'Alnaft. Quels sont les grands projets de développement de champs d'hydrocarbures qui ont reçu le feu vert d'Alnaft ? Pour ce qui est de l'approbation des plans de développement, permettez-moi d'abord de signaler l'importance de cette mission d'Alnaft. En effet, la loi 05-07 a prévu une disposition qui exige des contractants de soumettre pour approbation préalable par l'Agence Alnaft un plan de développement de tout gisement d'hydrocarbures découvert et déclaré commercialement exploitable, et ce, dans un souci de conservation et d'exploitation rationnelle. À ce titre, depuis son installation, le comité de direction de l'agence Alnaft a approuvé 17 plans de développement. Parmi ces 17 plans de développement, je peux citer le gisement de MLE-CAFC, les gisements ROM & ROM Nord+ZEA, les différents gisements MLSE et ceux du projet El-Merk, le gisement BRS, les gisements TAKE et TAKW, situés dans le périmètre Gara Tisselit. D'autres projets de gisements de gaz “Touat et Timimoun”, situés dans le Sud-Ouest, développés en association respectivement avec GDF-Suez et Total, sont en cours d'examen par le comité de direction. - MLE-CAFC : Menzel Ledjmet Est (MLE)-CAFC (Zone Centrale Complexe), situés dans le périmètre Ledjmet (dans le bassin de Berkine au Sud-Est), développés en association avec ENI. - ROM & ROM Nord+ZEA : Rhourde Messaoud & Rhourde Messaoud Nord+ Zemlet El-Adreg, situés dans le périmètre Zemoul El Kbar (dans le bassin de Berkine au Sud-Est) développés, en association avec ENI. - Différents gisements MLSE et Projet El-Merk : Menzel Ledjmet Sud-Est situé dans le périmètre Ledjmet et El-Merk situé dans le périmètre El-Merk (dans le bassin de Berkine au Sud-Est) développé en association respectivement avec ConocoPhillips (ex : Burlington) et Anadarko. - TAKE et TAKW : Takouezet Est et Takouezet Ouest : situés dans le périmètre Gara Tisselit (dans le bassin d'Illizi au Sud-Est), développés en association avec Rosnett & Stroystransgas (Russie). BRS : Bir Sbaâ situé dans le périmètre Touggourt (au Sud-Est, non loin de Hassi Messaoud), développé en association avec PVEP (Vietnam). Quelle est votre évaluation du dernier round en matière d'exploration ? Avant d'aborder la réponse à votre question, je souhaite faire un rappel de certains chiffres pour pouvoir mieux apprécier les résultats du premier appel d'offres, notamment concernant la préqualification lancée en janvier 2008 : il faut savoir que plus de 79 compagnies de toute origine et de différente taille ont manifesté leur intérêt lors de la préqualification, étape obligatoire et réglementaire précédant l'appel d'offres. Aucune compagnie pétrolière ne peut intervenir sur le domaine minier algérien sans qu'Alnaft lui délivre l'attestation de préqualification, soit en tant qu'opérateur-investisseur (onshore et/ou offshore) ou bien en tant qu'investisseur. À ce titre, après le lancement du premier appel à la concurrence en juillet 2008, 71 compagnies ont participé à la présentation générale des données techniques des périmètres offerts à la concurrence ainsi que des aprincipales dispositions contractuelles concernant chaque projet et des conditions et modalités de déroulement de l'appel à la concurrence. 54 compagnies ont été admises aux Data Rooms avec une moyenne de 6 compagnies par périmètre et 6 périmètres visités par compagnie. Plusieurs réunions de clarification ont été tenues entre les techniciens Alnaft/Sonatrach et ceux des compagnies pétrolières ayant participé aux Data Rooms. Le processus de clarification a permis aux responsables d'Alnaft de rencontrer pas moins de 35 compagnies souhaitant débattre et clarifier certaines dispositions contractuelles. Ce bref rappel des chiffres démontre bien l'intérêt des compagnies pétrolières pour cet appel à la concurrence et confirme qu'elles sont intéressées pour investir dans le secteur des hydrocarbures de l'Algérie. Une autre précision que j'estime importante est qu'en juillet 2008, date à laquelle Alnaft a lancé ce premier appel à la concurrence, le marché pétrolier était caractérisé par des prix élevés, alors qu'en décembre 2008, date d'ouverture des plis, les prix du pétrole étaient nettement plus bas en plus de la crise financière observée en ce moment. Il est tout à fait normal que pour toute première opération de cette envergure, une attitude d'observation est constatée, mais la conjoncture financière difficile conjuguée à un marché pétrolier caractérisé par une forte tendance baissière des prix n'a pas permis au dernier moment à beaucoup de compagnies (nous estimons 10 à 15 compagnies très intéressées) de déposer des offres à la fin du processus de l'appel à la concurrence. Un autre élément important à signaler est celui relatif à la consistance des offres des compagnies. À travers l'examen de ces offres, nous constatons que la barre a été fixée à un niveau élevé, à voir uniquement la proposition d'ENI et de BG (6 à 7 forages à réaliser en 3 ans). Ainsi, l'intérêt pour l'investissement dans le domaine minier algérien reste grand, les conditions sont jugées très compétitives, mais la conjoncture difficile ne pouvait permette de faire mieux que cela. Par ailleurs, les résultats témoignent d'un engagement très compétitif et de qualité. Quelle est l'étendue des superficies du domaine minier inexploré et de celles qui font l'objet de travaux sismiques ou d'activité d'exploitation ? Afin de vous donner un aperçu global et assez détaillé du domaine minier algérien, permettez-moi de vous livrer quelques chiffres. Ainsi, la superficie totale du domaine minier algérien est de l'ordre de 1,55 million de km2. La superficie actuellement couverte par des activités de recherche est de l'ordre de 377 000 km2, soit 24% de la superficie totale du domaine minier. La superficie actuellement couverte par des autorisations de prospection octroyées ou bien en cours d'étude pour octroi est de l'ordre de 546 000 km2, soit 35% de la superficie totale du domaine minier. La superficie actuellement couverte par des activités d'exploitation (gisements en exploitation, gisements pour Iesquels les plans de développement sont approuvés et les gisements pour lesquels les plans de développement sont à l'étude en vue de leur approbation) s'élève à 50 000 km2, soit environ 4% de la superficie totale du domaine minier. La superficie du domaine minier libre est de l'ordre de 585 000 km2, soit environ 37%. Je voudrais souligner que les chiffres que je viens de vous livrer ne concernent pas les 4 derniers octroyés lors du premier appel à la concurrence, car les travaux n'ont pas encore commencé, en attendant que ces contrats soient approuvés conformément aux dispositions de la loi 05-07. Ces 4 contrats vont couvrir une superficie de l'ordre de 33 000 km2 qui s'ajouterait au 377 000 km2 sur lesquels des activités de recherche sont menées actuellement. K. M.