Devant l'apparition de cas avérés de grippe porcine dans plusieurs pays européens et du Proche-Orient (Espagne, Grande-Bretagne et Israël), l'Algérie a pris des mesures préventives contre la propagation de la maladie à l'intérieur de ses frontières. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un comité ad hoc chargé de suivre l'évolution de la grippe porcine au niveau international. En conséquence, il devra prendre les mesures préventives nécessaires pour empêcher la maladie infectieuse de pénétrer le territoire de souveraineté nationale, ou au pire lutter contre sa propagation. “Bien que l'évolution actuelle de cette épidémie semble réduire le risque d'une extension mondiale pouvant toucher notre pays, le comité a pris, sur la base de principe de précaution, un certain nombre de mesures urgentes relatives à la surveillance épidémiologique et de préparation à la mobilisation, si nécessaire”, ont noté les responsables du département ministériel, dans un communiqué rendu public hier. Il est précisé que l'Algérie a les capacités requises pour combattre la maladie. À vrai dire, le pays n'est point à l'abri d'une épidémie de grippe porcine. Même si le foyer de la maladie est localisé au Mexique (150 personnes décédées jusqu'alors) et dans les Etats du sud des Etats-Unis (une quarantaine de cas confirmés), et bien que les Algériens ne soient pas consommateurs de viande de porc, ils peuvent être contaminés par le virus, qui se transmet d'homme à homme. D'ailleurs les cas de grippe porcine, identifiés en Espagne, en Grande-Bretagne et depuis peu en Israël, ont touché des ressortissants de ces pays, qui sont rentrés des nations à risque. À ce titre, le Conseil du comité d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a relevé son niveau d'alerte de 3 à 4 sur une échelle de 6, en estimant que “le monde n'est plus qu'à deux points d'une pandémie de grippe porcine. À une époque où les gens voyagent en avion très rapidement à travers le monde, il n'y a aucune région où le virus pourrait ne pas s'étendre”, a averti le Dr Fukuda, deuxième responsables de l'organisation, dans une conférence de presse. “Il faudrait imposer des restrictions de voyage extrêmement draconiennes pour avoir un impact sur le déplacement de ce virus”, recommandent certains experts en sécurité sanitaire. Il n'en demeure pas moins que l'OMS estime qu'il ne servirait à rien de fermer les frontières, ou restreindre les voyages pour stopper les déplacements de ce virus, puisqu'il s'est déjà propagé. “L'accent est plutôt mis sur la probable dangerosité plus grande du virus s'il subit des mutations. L'OMS s'est engagée, en outre, à prendre des mesures pour faciliter la production de vaccin”. “Jusqu'à présent, l'organisation a recommandé l'utilisation d'un anti-viral, le Tamiflu, dont elle possède elle-même quelque 5 millions de doses”. S. H.