Le président du RCD se recueille à la mémoire de Rabah Chabane et de Mohamed Meziane. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Dr Saïd Sadi, accompagné de nombreux membres du parti et de militants de la démocratie, s'est recueilli, hier, au cimetière de Tadmaït, (17 km au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou), sur les tombes de Mohamed Meziane et de Rabah Chabane, morts en martyrs le 29 juin 1994 à Alger, dans l'attentat ayant visé le SG du RCD, un des responsables du Mouvement pour la république (MPR), qui avait appelé alors à une marche pacifique pour exiger la vérité sur l'assassinat du président du Haut comité d'Etat (HCE), Mohamed Boudiaf. Le président du RCD, qui s'est auparavant recueilli à El-Alia (Alger) sur la tombe de Si Tayeb El Watani, nom de guerre du père de la Révolution de Novembre, Mohamed Boudiaf, s'est rendu ensuite, en compagnie de Hamid Lounaouci et de Me Salah Brahimi, à Tadmaït où il a visité une exposition photos et de coupures de presse relatant l'historique marche du 29 juin 1994 qui avait rassemblé quelque 20 000 personnes, ainsi que des photos montrant des scènes de l'attentat et ses victimes en sang parmi les marcheurs. Le Dr Sadi, accompagné de la mère de Mohamed Meziane et de plusieurs blessés, ayant échappé “miraculeusement” à la mort lors de l'attentat, notamment Saïd Boussadia, Achour Sadi, Omar Meziane, Ahmed Merbah... s'est rendu, ensuite, à pied et sur plusieurs centaines de mètres, au cimetière de la localité où il a déposé deux gerbes de fleurs sur les tombes des deux martyrs de la démocratie et de la liberté, Rabah Chabane et Mohamed Meziane, avant de prendre part à une sympathique collation au cours de laquelle seront remis des cadeaux aux lauréats d'un tournoi de pétanque, organisé par des jeunes à Tadmaït. Au cimetière, avant d'observer une minute de silence à la mémoire des morts et de tous les martyrs de la liberté, de stridents youyous lancés par la mère de Mohamed Meziane en larmes, aux côtés du Dr Sadi et du fils de Rabah Chabane en larmes également, une sensible émotion a gagné la vaste foule présente dont plusieurs jeunes filles militantes de la démocratie. “Il y a la vie et il y a la mort. C'est une fierté pour ceux qui sont morts pour une noble cause. Les noms de ces hommes ne mourront jamais. Il faut que les jeunes connaissent l'histoire de ceux qui sont morts pour la liberté. Ces deux hommes sont des bases de fondation de la liberté et de l'élévation d'un pays. Attention à l'oubli, n'oublions jamais !”, dira, en substance, le Dr Sadi, ajoutant que le 29 juin est une date de l'histoire et de mémoire. L'espoir semé par Boudiaf est un appel à la résistance. La résistance est plus forte que la violence... À leur mort en 1994, Rabah Chabane et Mohamed Meziane, âgés alors respectivement de 47 et de 40 ans, avaient laissé, outre des veuves éplorées, six orphelins pour le premier et un enfant de 2 ans, pour le second. Ce dernier, Idir, est âgé, aujourd'hui, de 12 ans. S. Y.