La deuxième journée du colloque international sur le terrorisme a été marquée par une cacophonie sur l'identité des terroristes. André Glucksmann, auteur d'une conférence intitulée “Terrorisme et nihilisme”, a tenté de mettre l'islam et l'islamisme dans le même sac et plaidé la cause selon laquelle les terroristes proviennent essentiellement de la religion musulmane. Sur sa lancée, le philosophe français a quasiment qualifié les résistants palestiniens de “terroristes” dès lors qu'ils s'attaquent, d'après lui, aux civils israéliens. Cet argumentaire n'a, cependant, pas laissé indifférent Rédha Malek qui a tout de suite pris la parole pour replacer le débat. M. Malek a donc invité Glucksmann à faire le distinguo entre les partisans de l'islamisme et les musulmans. “Ce sont deux choses différentes, et les terroristes islamistes n'ont absolument rien à voir avec l'islam en tant que religion, ni avec les musulmans.” L'orateur a tenu également à préciser que la résistance des Palestiniens est un mouvement de lutte pour l'autodétermination et de libération nationale et non pas une entreprise terroriste. Les autres intervenants ont tous mis l'accent sur la nécessité de distinguer les terroristes islamistes de la religion musulmane, à l'image du colonel Bouzghaïa, auteur d'une remarquable communication sur le terrorisme islamiste comme menace transnationale. D'emblée, cet officier supérieur de l'armée nationale a levé toute équivoque sur cette question, en faisant remarquer que “l'équation islam-terrorisme ne tient pas la route”. Pour autant, il affirme que “la terreur sacrée trouve sa matrice idéologique, sa justification et sa légitimité dans une certaine lecture du texte coranique, biblique ou autre”. Autrement dit, le terrorisme n'est pas spécifique aux musulmans ni aux adeptes de l'islam, comme certains veulent le faire croire. H. M.