Alger abritera, les 22 et 23 mars, un colloque international sur le terrorisme. Des journalistes, des responsables de centres d'études stratégiques d'Egypte, du Maroc et d'Italie, des victimes du terrorisme et leurs familles vont prendre part à cet événement, organisé, pour la première fois, par l'Organisation nationale des familles des victimes du terrorisme (ONVT), présidée par Mme Fatma Zohra Flici. Le choix de la date n'est pas fortuit. Le 22 mars est l'anniversaire de la grande marche populaire contre le terrorisme, organisée en 1994 à Alger par la société civile. « C'était la première réaction spontanée du peuple algérien contre le terrorisme. Le 22 mars reste une date anniversaire importante pour toutes les familles des victimes du terrorisme », expliquent les organisateurs. Plusieurs communications sont prévues lors de ces deux journées des travaux, placées sous le slogan : « Le terrorisme est l'affaire de tous », et qui se dérouleront à Alger, et placées sous le haut patronage du président de la République. Les travaux seront ouverts par le témoignage de Aïssa Kasmi, ancien directeur de la communication auprès de la Sûreté nationale, suivi par une autre intervention, intitulée « Stratégies psychologiques du terrorisme et l'emploi de l'information et/ou désinformation comme propagande », présentée par Gianni Cipriani de l'Italie. L'universitaire Benhamou Mohamed parlera de « La société civile et de la lutte contre le terrorisme », et la journaliste italienne, Giuliana Sgrenna, elle-même victime d'un enlèvement en Irak, va aborder la question des « médias victimes du terrorisme et de la guerre ». Mahdi Knani, universitaire, axera sa communication sur « La promotion de partenariats public-privé : une approche de l'OSCE pour lutter contre la radicalisation et l'extrémisme violent menant au terrorisme ». D'autres communications sont aussi à l'ordre de la première journée : « L'antiterrorisme et la société civile : stratégie », présentée par Harun Najafizada, « Le terrorisme et les femmes », par Mme Nacéra Rech, et « Les victimes et les médias » par Cyrille Kiléba Pok-A-Mes. La deuxième journée sera entamée par une intervention de Mme Irene Sherman, consacrée au « Journalistique français de la décennie sanglante en Algérie : le cas de Didier Contant, le huitième mort de Tibhirine », suivie d'autres communications : « Le terrorisme et les traumatismes psychologiques », par Asma Tougne, « La sécurité et action citoyenne face au terrorisme », par le professeur Mahmoud Abul Eeinin, « Antiterrorisme et société civile, une stratégie commune », par Mme Saâdia Haq, du Pakistan, « L'Algérie : du terrorisme national au terrorisme international », par Nardjes Flici et enfin « Le terrorisme, une affaire de tous », par Emmanuel Onyango Omondi. Parallèlement à ces conférences en plénière, les participants débattront cinq thèmes en atelier : « La sécurité et acte citoyen face au terrorisme », « Le terrorisme et traumatismes psychologiques », « Le terrorisme et la charte pour la paix et la réconciliation nationale » et enfin « le terrorisme et ses impacts socioéconomiques ». Pour les organisateurs, la rencontre intervient dans un contexte douloureux, marqué surtout par des attentats suicide. « C'est en effet l'apparition de cette nouvelle forme de terrorisme qui a poussé à ouvrir une réflexion sur les moyens d'y mettre fin. Le colloque répond à un impératif de sensibilisation pour que nul n'oublie les affres du terrorisme. L'attentat de Batna et ceux ayant visé le Palais du gouvernement, le Conseil constitutionnel et le siège des institutions de l'ONU à Alger sont autant d'actes qui interpellent la conscience nationale et internationale afin de redoubler d'efforts pour user de tous les moyens susceptibles d'éradiquer le terrorisme. « La lutte contre le terrorisme, une affaire de tous », qui est le thème central du colloque « ne peut mieux tomber », a déclaré Mme Flici. Elle a précisé en outre que « l'Etat algérien et ceux du monde entier ne doivent plus demeurer les seuls à faire face au terrorisme. Les kamikazes, ces bombes humaines, causent des pertes humaines et des dégâts trop importants et ne devraient plus être l'objet d'encouragements de la part de prédicateurs qui pervertissent les valeurs de l'Islam (...) Les écoles, les mosquées, les associations de jeunes, les organisations de la société civile, les médias et les nombreux autres acteurs de la société ne doivent plus avoir qu'un seul mot d'ordre : Halte au terrorisme », a-t-elle souligné.