Il s'agit de lignes pour trains de banlieue reliant Alger à Thénia et à El-Affroun ainsi que des lignes Alger-Sétif et Alger-Béjaïa. Il ne s'est pas fait attendre. Bouteflika qui a accédé au siège présidentiel depuis le 9 avril dernier, a signé hier sa première sortie publique qu'il a consacrée à la capitale. Il s'est rendu, dans l'une des étapes de son périple Stadler Bussnang AG, à la gare centrale (Agha) pour la mise en service officielle de deux lignes ferroviaires de la banlieue d'Alger et deux autres lignes d'autorail. Il s'agit, en fait, de deux lignes de rames automotrices électriques reliant Alger-Thénia et Alger-El Affroun et deux lignes d'autorail diesel hydraulique qui relieront, quant à elles, Alger-Béjaïa et Alger-Sétif sur des distances respectives de 256 et 300 km. L'occasion pour le président de la République de témoigner de tout l'intérêt qu'il accorde au chapitre transport qui a toujours occupé une place de choix dans tous ses programmes présidentiels pour se poursuivre aujourd'hui encore. Hier à Agha, le Président s'est abstenu de toute déclaration à la presse laissant le soin à son ministre des Transports, en l'occurrence Amar Tou d'y remédier. Une nouvelle page semble s'inscrire dans l'histoire du transport ferroviaire en Algérie via la SNTF versée dans “une remise sur rail” nécessitant des budgets conséquents que les pouvoirs publics n'ont pas hésité à dégager. Plusieurs milliards de DA seront consacrés pour moderniser Alger et ses environs (région centre) grâce à des infrastructures et équipements modernes et ambitionner de transporter près de 55 millions de voyageurs/an à l'horizon 2010 et 80 millions de voyageurs/an en 2020. “L'on peut dire aujourd'hui que la totalité des axes est dotée. La semaine prochaine suivra une autre phase de commercialisation à l'est du pays à partir de Constantine”, a déclaré Amar Tou, précisant que pour les trains de banlieue 20 sont déjà injectés en attendant la suite avec une moyenne de réception à raison de deux par mois. Une modernisation qui se traduit également par le renouvellement des voies ou dédoublement, signalisation, électrification, etc. Amar Tou parlera aussi de la jonction pour desservir au plus vite Tizi Ouzou-Alger et Thénia-Alger en attendant la nouvelle voie. Mais la modernisation a un coût et le voyageur est désormais soumis à une nouvelle tarification qui est donc annoncée et soumise à des variables. Pour les automotrices, il faudra compter 5,56 DA voyageur/km pour un tarif de 2,2 DA voyageur/km et pour les autorails 4,85 DA voyageur/km pour un tarif de 2,50 DA. Il existera des billets multiples avec divers avantages pour les voyageurs assidus qui bénéficieront de réduction pouvant atteindre jusqu'à 64%. Pour l'autorail, c'est carrément une nouvelle gamme tarifaire avec l'instauration de carnets de 5, 10, 20 et 30 billets. Le Alger-El Affroun fera alors 165 DA et avec un abonnement, il ne sera que de 100 DA. Le Alger-Thénia à 130 DA sera à 80 DA et le Alger-Chlef (209 km) à 555 DA peut être réduit à 300 DA pour un carnet de 30 billets. En somme, l'Algérien aura droit désormais à des trains plutôt confortables et sécurisés et à une fréquence des plus appréciables. “Un train toutes les 7 minutes”, assurent des responsables de la SNTF indiquant que “les liaisons similaires sont en projet, comme celles reliant Bab-Ezzouar et l'aéroport Houari-Boumediene, Zéralda-Birtouta en passant par la nouvelle ville de Sidi-Abdallah, Thénia-Tizi-Ouzou et Thénia-Bordj Bou-Arréridj, ainsi qu'un projet portant sur l'électrification de la rocade nord d'Alger”. Pour ce qui est de l'acquisition des 64 rames automotrices, marché conclu avec le constructeur suisse Stadler Bussnang AG, cela porte également sur la fourniture d'un simulateur de conduite, d'un lot d'équipements et d'outillages spécial, l'assistance technique pour l'exploitation et la maintenance des rames automotrices durant les trois premières années, ainsi que sur la formation du personnel de la SNTF et la maintenance des automotrices pendant dix ans et le tout pour un montant global de plus de 45 milliards de DA. L'autre marché concerne les 17 autorails, pour un coup global de plus de 11 milliards de DA conclu avec le constructeur espagnol Construccionès Y Auxiliar De Ferrocarrilès SA et porte sur la fourniture des autorails, d'un outillage spécial et de l'assistance technique pour le suivi et l'entretien des autorails. 16 autorails ont été réceptionnés et le 17e devrait être livré incessamment.