L'assemblée générale des 30 sections syndicales d'ArcelorMittal, qui devait se tenir, comme annoncé par Aïssa Menadi, hier matin, dans l'enceinte d'un hôtel privé de la ville de Annaba, n'a finalement pas eu lieu. Cette rencontre, dont il était attendu de la part des partisans de l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise et député indépendant la reconduction de ce dernier à son poste, a été annulée sur instruction personnelle d'Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui se trouve actuellement en mission à l'étranger. Deux émissaires de la centrale syndicale, en l'occurrence MM. Hamarnia Tayeb et Adjabi Salah, ont rencontré, hier, le SG intérimaire du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, au complexe sidérurgique. Ceci comme souhaité par les travailleurs d'ArcelorMittal de Annaba, lors de leur rassemblement du dimanche 10 mai, au cours duquel ils avaient crié leur ras-le-bol de Menadi. On signale que les deux syndicalistes de la centrale n'ont pas pu rencontrer ce dernier pour lui faire part des résolutions de la Centrale au sujet de ce conflit. M. Smaïn Kouadria, pour sa part, a été chargé de procéder à la dissolution et au renouvellement de toutes les sections syndicales d'ArcelorMittal au niveau national, qui sont au nombre de trente, rappelons-le, et d'organiser ensuite l'assemblée générale élective du bureau et du secrétaire général du syndicat d'entreprise sous les auspices de l'union de wilaya (UGTA) de Annaba, et ce, dans un délai qui ne saurait dépasser le 20 juin prochain. Cette échéance a été arrêtée pour permettre, explique-t-on, aux futurs nouveaux élus de se préparer pour les négociations salariales et socioprofessionnelles avec la direction d'ArcelorMittal dont la date est fixée au 1er juillet. Cette intervention de la plus haute instance syndicale met donc un terme, du moins provisoirement, à un conflit qui a tenu en haleine l'opinion publique, d'une manière générale, et les 7 200 travailleurs du site d'El-Hadjar, en particulier. La situation au sein du complexe était devenue explosive, compte tenu des risques d'affrontements encourus dans la course au leadership du syndicat d'entreprise que se disputaient les deux hommes. Rappelons que la polémique entre Kouadria et Menadi a atteint un point de non-retour, où elle a donné lieu à un grand déballage d'accusations aussi graves les unes que les autres parce que touchant aux intérêts du patrimoine de l'entreprise et entachant la réputation de celle-ci au niveau national et international. Kouadria se targue aujourd'hui d'être dans la légalité et de plus d'avoir la majorité des délégués et la force des travailleurs de son côté ; ce qui lui permettra, dans le cas où il serait reconduit à la tête du syndicat d'entreprise, de rétablir l'image de marque du fleuron de l'industrie qu'est le complexe sidérurgique de Annaba. “Menadi n'a plus le droit de se présenter en qualité de représentant des travailleurs du moment qu'il a démissionné. Les représentants de la centrale syndicale ont confirmé leur opposition à sa candidature en vertu de la réglementation”, indique-t-il dans le communiqué adressé aux rédactions locales des journaux. Ceci alors que Menadi, contacté par téléphone, se montre plus réservé au sujet des derniers événements, se limitant à dire qu'il “est pour la stabilité de l'outil de production et la préservation des travailleurs avant toute chose”, et d'annoncer la venue, lundi à Annaba, de Abdelmadjid Sidi-Saïd pour justement clarifier la situation qui prévaut au sein du bureau du syndicat de l'entreprise.