Résumé : Samir était un ami d'enfance dont j'ai fini par me rappeler. Il avait partagé mes jeux à la ferme et mangé les mêmes plats que moi. Des années durant, on s'était perdu de vue. Cela m'avait fait plaisir de le revoir. 46eme partie Je jetais un coup d'œil à Hacène, qui semblait plus détendu et répondis : - Bien que les circonstances ne s'y prêtent pas, j'avoue que cela me remonte le moral de rencontrer un ami d'enfance. J'espère que nous aurons l'occasion de rediscuter de tout çà Samir. Il esquisse un sourire : - J'attendrai cette occasion avec impatience. Il regarde sa montre et poursuit : - Il est bientôt trois heures du matin. Tu veux toujours maintenir ta garde ou préfère-tu te reposer un moment. Je peux te remplacer tu sais… - Merci. Je préfère être auprès de lui lorsqu'il reprendra connaissance. La nuit tirait à sa fin. J'avais la nuque raide et les paupières lourdes. Je me laisse aller un moment contre ma chaise en fermant les yeux. J'ai dû m'endormir, car un bruit me tira de mon sommeil. Je me réveille en sursaut. Un gémissement me fait sauter sur mes pieds. Hacène avait repris connaissance. Il était agité et tirait sur toute la «batterie» médicale à laquelle il était relié. Je tentais de le calmer. - Chut…Hacène, je suis là. Calme -toi. En entendant ma voix, il tente d'entrouvrir les yeux, mais n'y parvint pas vraiment. Je pris sa main et me mettais à la presser entre les miennes tout en lui parlant : - Hacène c'est moi. C'est Mina…. Il bouge sa main, et ses doigts écorchèrent la paume de ma main. - Hacène… Tu m'entends…Essaye d'ouvrir les yeux… Je sentais la bataille que livrait mon mari contre son état d'épuisement extrême. Après un tel choc, rien n'était étonnant. Heureux encore qu'il ait pu reprendre connaissance. - Mina… ! C'était à peine audible, mais cela avait suffit à me réconforter. Mon mari m'entendait. Rien ne pouvait me faire autant plaisir. - Mina… - Oui Hacène je suis là. Je serais toujours là pour toi. - Mina…J'ai soif. Je me précipitais dans les couloirs à la recherche d'une bouteille d'eau minérale et d'une compresse. En entendant mes pas, Samir sortit de la salle de permanence : - Qui y'a-t-il Mina.. ? -Hacène a reprit connaissance. Il a soif et …. Samir me prend le bras : -Du calme Mina, je vais te donner ce qu'il faut, retourne auprès de lui. Samir me rejoint quelques minutes plus tard avec une bouteille d'eau et une compresse que je mouillais moi-même avant d'humecter les lèvres de mon mari. Il tente d'avaler les quelques gouttes que j'introduisais dan sa bouche. - Doucement Hacène.. Doucement. Tu es encore trop faible pour avaler aussi vite. Au bout d'un moment, mon mari réussi à ouvrir ses yeux. Il me regarde, puis regarde Samir, avant d'essayer de regarder autour de lui d'un air interrogateur. Je lui prends la main : - Tu es à l'hôpital Hacène. Tu as eu un terrible accident de la route. Mais le danger est écarté maintenant. Il me jette un coup d'œil anxieux et je compris. - Tu nous a fais passer un mauvais quart d'heure. Mais cela est déjà loin. Bien sûr tu ne vas pas sauter tout de suite sur tes pieds, il te faut de longues semaines avant d'être complètement rétabli. Mais estime-toi heureux d'être encore en vie. Y. H.