Une procédure est engagée pour l'inscription des principaux sites de la forteresse historique Qalâa des Ath Abbès sur l'inventaire du patrimoine national à protéger”. Cette forteresse, symbole de la résistance fondée au Moyen Âge, est ainsi promise à être inscrite sur l'inventaire des sites qui accueilleront des projets de valorisation, de restauration et de sauvegarde. Il était temps car ce patrimoine national est en péril. Un travail titanesque de restauration attend ce site historique potentiellement remarquable qui comprend la mosquée Oussanoun (érigée en 1510), Djamâa El Kebir, mausolée El Mokrani, la poudrière, le mess des officiers et la madersa construite en 1931. “Un complément d'étude est nécessaire afin d'aboutir à l'inscription de tout le village dans l'inventaire du patrimoine”, a précisé le wali. L'intégrité de Qalâa des Ath Abbès, forteresse qui a résisté au temps et aux successives et dévastatrices armées coloniales, est menacée. La Qalâa fait partie d'une longue liste rouge des chefs-d'œuvres historiques et architecturaux nationaux menacés par l'usure du temps. L'enclenchement de la procédure d'inscription vaut de fait un engagement financier en faveur de la conservation de ce patrimoine chargé d'histoire. Faire figurer ce site sur la liste du patrimoine national est un formidable tremplin médiatique et un excellent argument marketing pour le tourisme dont devra tirer profit toute la région. La promesse a été faite par le wali lors des festivités commémoratives du 138e anniversaire de la mort de cheikh El Mokrani, héros de l'insurrection populaire de 1871, organisées mardi dernier à Ighil Ali à l'occasion du Mois du patrimoine. Le classement du site — déjà fragilisé par le temps et la proximité de l'homme — est plus que jamais nécessaire car la curiosité, l'intérêt et l'attachement pour notre histoire ne fléchissent pas. Cette citadelle a bien des atouts. D'abord, elle est une vitrine attractive qui aide fortement la région à être une destination touristique. La naissance de ce lieu de mémoire qu'est la citadelle a été longue et douloureuse. Témoin de la période médiévale, Qalâa des Ath Abbès fut un royaume né de la scission des dynasties des Hammadides et des Hafsides. Capitale politique, Qalâa des Ath Abbès a été l'un des berceaux de la résistance de nos aïeux face aux successifs envahisseurs ibériques, ottomans et français. Pillée et incendiée par l'armée française en 1871, la citadelle n'échappera pas à un fatal et dévastateur bombardement en 1958. Les vestiges historiques de la Qalâa comprennent la mosquée Ousanoun, érigée il y a cinq siècles, le tombeau et le mausolée de cheikh El Hadj El Mokrani. La restauration de la demeure du héros national cheikh Mohamed El Mokrani est aussi promise. Faudrait-il maintenant trouver des spécialistes en restauration qui se font rares. Le pari est désormais de réunir durablement les chapelles de spécialistes, faire comprendre au public que le patrimoine était souvent à son époque synonyme d'héroïsme et de rupture. La citadelle est accueillante, allez la visiter !