C'est face une assistance nombreuse, composée entre autres d'anciens ministres, notamment Mihoub Mihoubi et Boudjemaâ Haïchour, et d'amis comme Lamine Bechichi, que Badr'Eddine Mili a présenté mardi dernier, lors d'une rencontre organisée par l'éditrice, Yasmina Belkacem, à la librairie Chihab International, son premier roman, la Brèche et le Rempart, qui plante l'action à Constantine. L'action s'étale de la Seconde Guerre mondiale et l'Indépendance, et revient sur la saga d'une famille constantinoise qui évolue à Aouinet el-Fel, rebaptisée Aouinet el-Foul. Au-delà de la fiction, l'auteur dresse en toile de fond l'histoire de l'Algérie et des Algériens brimés par la colonisation. Badr'Eddine Mili a d'abord déclaré que son intention première était d'écrire “une histoire vraie qui ressemble aux Algériens”. En fait, et toujours selon l'auteur, le titre la Brèche et le Rempart parle particulièrement aux Constantinois avec un prolongement à tous les Algériens. C'est un clin d'œil à la bataille de Constantine, et plus précisément faisant référence à la colonisation de Constantine, puisque la France a ouvert une brèche dans le rempart. L'auteur a également révélé que, bien qu'il soit natif de Constantine, son roman n'est pas une biographie. C'est un travail littéraire sur la mémoire de l'Algérie à travers une reconstitution des périodes les plus déterminantes de l'histoire du pays. la Brèche et le Rempart, est donc un roman historique qui utilise la fiction pour témoigner de l'Histoire. De plus, la problématique de Badr'Eddine Mili a été de peindre la relation entre la société traditionnelle et la modernité représentée par l'école française. En effet, le personnage principal, Stopha (diminutif de Mustapha) est ballotté entre deux mondes ; pris entre le marteau de l'éducation traditionnelle et l'enclume de l'école française moderne. Jusqu'au jour où il réalise qu'il peut faire l'équilibre entre ces deux acquis, c'est-à-dire aller chercher le butin de guerre et le mettre au service de la Révolution. D'autre part, Badr'Eddine Mili, qui a été journaliste, militant politique et syndical et qui est actuellement consultant pour plusieurs organismes internationaux, travaille sur une suite : “Je compte écrire sur l'Algérie et son illusion des années 60, sa désillusion en 80 et la déchirure”, car l'objectif étant de perpétuer la grande Odyssée de Novembre 1954. Ce novembre qui, selon l'auteur, n'a pas été jusqu'au bout de ses ambitions. Suite à la présentation, un débat a été animé par la salle et parmi les intervenants, le réalisateur Boualem Aïssaoui, qui a déclaré son projet d'acheter les droits de la Brèche et le Rempart, pour en faire un feuilleton télé.