Le président Barack Obama a causé l'indignation de grandes organisations de défense des libertés en revenant sur une décision antérieure et en s'opposant à la publication de nouvelles photos de sévices qu'auraient pratiqués des soldats américains sur des prisonniers. Inquiet qu'une telle publication n'enflamme l'opinion anti-américaine, M. Obama a ordonné à son administration de contester l'ordre de justice sommant le Pentagone de rendre publiques ces photos montrant les abus auxquels se seraient livrés des soldats américains sous l'ère Bush dans des prisons d'Irak ou d'Afghanistan. Cette décision risque de conforter ceux qui accusent le président américain de ne pas tenir totalement la promesse de rupture avec les méthodes de son prédécesseur George W. Bush. Des organisations comme l'ACLU se sont émues d'autant plus vivement qu'il y a encore peu, le gouvernement, malgré des réticences, paraissait disposé à se soumettre à l'injonction de la justice. M. Obama s'est ravisé. "Je crois que la publication de ces photos n'ajoutera rien à notre compréhension de ce qu'ont fait un petit nombre d'individus par le passé", a dit M. Obama. "J'en crois qu'en fait, la conséquence la plus directe qu'aurait leur publication, ce serait d'attiser encore davantage les sentiments anti-américains et d'exposer nos soldats à un danger plus grand", a-t-il dit. Pour autant, les sévices sur des prisonniers "sont interdits et ne seront pas tolérés", a insisté M. Obama, qui a ordonné l'interdiction de la torture et le respect des conventions de Genève après son investiture. M. Obama et son administration ont souligné que tous les agissements illustrés par ces photos avaient été sanctionnés.