La wilaya de Tipasa compte plus d'un demi-million d'habitants avec 800h/au km2, et c'est un développement inquiétant au regard des conséquences. Il s'agit, en fait, d'une stratégie globale de mise en valeur de notre littoral. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire de l'Environnement et du Tourisme, qui s'est déplacé hier dans la wilaya de Tipasa, a tracé, quelque peu, les contours en présence du wali et autres autorités locales qui sont, en définitive, la clé de réussite ou de l'échec de toute action entreprise dans le sens du rehaussement des niveaux de leurs circonscriptions respectives. Direct, le ministre sera le premier à dénoncer les dérives qui, selon lui, ne peuvent plus durer sans que personne ne s'inquiète. “De nombreuses localités sont menacées par l'avancée galopante du béton au détriment des terres agricoles. Cela ne peut pas continuer et c'est le cas pour Ahmeur El-Aïn, Koléa, Hadjout, Chaïba, Bourkika et Hattatba qui ne doivent plus être touchées”, a ordonné le ministre, abordant d'autres volets tout aussi pertinents. “Il n'est plus question de s'agiter à chaque venue de la saison estivale. C'est un travail permanent qui doit être mené et pas seulement sur les plages, mais dans toute la localité balnéaire”, prévient-il, exhortant tous les intervenants, chacun à son niveau, d'être plus vigilant et à cheval quant à l'application des textes de loi. La wilaya de Tipasa compte plus d'un demi-million d'habitants avec 800h/au km2, et c'est un développement inquiétant au regard des conséquences. 200 tonnes de déchets sont produites quotidiennement sans compter les 27 000 m3 des eaux usées générées avec 16 points de rejet à la mer sans aucun traitement. Le problème se pose aussi au niveau de l'extension le long de la côte qui n'est plus respectée et dont résulte une conurbation. Chérif Rahmani citera quatre communes en mauvais élèves, à savoir Bou-ismaïl, Aïn Tagouraït, Tipasa et Cherchell. “L'avenir comme le devenir de Tipasa sont fondamentalement liés à la mer. Pas seulement la mer, mais en constitue le noyau et c'est le cas pour toute autre commune balnéaire”, insistera-t-il, plaidant pour “la réconciliation entre le citoyen et la mer”. En présence du Mohamed Ouchene, le wali de Tipasa, qui a promis de soutenir cette nouvelle dynamique, le ministre a proposé l'instauration d'une taxe particulière pour les communes balnéaires. L'idée sera bien sûr tranchée par le secteur des finances et permettra de renflouer les caisses des APC qui en ont grand besoin. Le plan d'aménagement côtier (PAC) pourra fortement contribuer à instaurer l'équilibre, puisqu'il inscrit parmi ses priorités “le freinage littoral, l'encadrement et l'urbanisme”. Ce même plan permettra, pour la première fois, de délimiter le territoire de manière rationnelle et doter les collectivités locales afin de pouvoir maîtriser, faire émerger, et promouvoir les communes balnéaires. Nabila Saïdoun