Un plan national d'aménagement est mis en branle afin de fixer des options de développement socioéconomique et d'aménagement physique et spatial pour le long terme (2025). L'Algérie compte actuellement plus de 32 millions d'habitants sur un territoire de 2 381 741 millions de km2 en présentant des disparités autant dans sa configuration géographique, que dans la répartition de son peuplement et celle de ses activités. Cet état de fait a été encore une fois confirmé lors de l'ouverture de la 1re conférence régionale sur le projet de schéma d'aménagement du territoire de la région Nord-Ouest qui se tient depuis hier à Oran, et ce, pour deux jours, à l'Hôtel Sheraton. Une rencontre rehaussée par la participation de quatre ministres réunis à la fois. Il s'agit respectivement de Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, Boukerzaza, ministre de la Ville, Daho Ould Kablia, ministre des Collectivités locales. Dans une longue intervention, Chérif Rahmani évoquera plusieurs départements tels que les Transports, l'Agriculture, le Tourisme, l'Hydraulique etc. pour parler d'une nouvelle stratégie, une vision différente de ce qui a été initié jusque-là pour dessiner l'Algérie de demain (2025). “Il ne s'agit pas d'assurer une description ou de faire un recensement, mais d'initier des actions et problématiser un état des lieux pour élaborer une stratégie”, a déclaré le ministre, plaidant pour un modèle suprême pour les grandes villes. “Il nous faut réaliser un développement qualitatif pour nos villes en passant à une métropolisation, en leur donnant des fonctions supérieures”, dira t-il. Il s'agit, en fait, de corriger les distorsions en impulsant une réorganisation du territoire et de s'adapter ainsi au nouveau contexte économique mondial tout en veillant à la durabilité du développement de toutes les régions du pays… et c'est loin d'être le cas aujourd'hui. Les régions du Nord sont dotées des meilleures conditions (climat, nature des sols, infrastructures) alors qu'elles abritent à peine 65% de la population, présents seulement sur 4% du territoire, contre 26% de la population, installés sur les Hauts-Plateaux et qui occupent 13% du pays, et seulement 8,5 % de la population se trouvent dans les régions du Sud qui elles occupent la majorité du territoire soit 83%. Ce déséquilibre se traduit aussi par d'autres paramètres relatifs aux caractéristiques de ces régions. Les Hauts-Plateaux à titre d'exemple sont caractérisés par un climat aride et une faible pluviométrie qui constituent des contraintes majeures pour la localisation de la population et des activités économiques. Cette rencontre servira, justement, de cadre de concertation pour mûrir une riposte qui a déjà pris racine dans la volonté politique de changer, enfin, la donne en faveur de la majorité. à l'échelle de la région, les principes du développement durable s'énoncent autour de l'exigence de préservation des ressources naturelles (eau, air, sol) et des écosystèmes en équilibre (forêts, sebkhas, littoral, montagne) à partir d'une gestion plus efficace de l'environnement. Cela se traduit par l'initiation de réseaux des villes durables, redéfinition des unités spatiales de planification (bassin versant, écosystème), maîtrise de la durabilité de la fertilité des terres agricoles, unification de structures de gestion des écosystèmes régionaux, maîtrise de l'étalement urbain. En d'autres termes, pour aménager une région, on ne peut se suffire d'une attitude défensive de simple protection des ressources. Il s'agit aussi et notamment de lutter contre l'exclusion sociale, réaliser une gouvernance régionale et le développement économique. C'est du moins le grand défi évoqué par Chérif Rahmani qui a été assuré du soutien total de tous les ministres présents en plus des autorités locales à leur tête le wali d'Oran. N. S.