Le cancer est en train de devenir un véritable problème de santé et les structures prévues pour la prise en charge des malades tardent à être livrées. Les grands progrès réalisés en matière de lutte contre le cancer permettent aujourd'hui de guérir plus de la moitié des malades. Le cancer n'est plus cette maladie foudroyante qui emportait tous les patients : les chimiothérapies modernes, les nouveaux appareils de radiothérapie et les techniques chirurgicales offrent désormais de réelles chances de guérison. Eu égard à l'importance du sujet, il a été retenu comme thème pour les 8es entretiens du CHU Mustapha-Pacha dont les travaux qui ont débuté, hier, prendront fin aujourd'hui. Les participants à ce congrès ont tous mis l'accent sur l'urgence de la situation qui nécessite la mobilisation de tous les moyens humains et matériels pour assurer une meilleure prise en charge de cette pathologie. Si les moyens de diagnostics existent en nombre suffisant tel n'est pas le cas pour les séances de radiothérapie par exemple. “Nous adressons nos malades au service de radiothérapie, mais les rendez-vous sont très longs. Après le diagnostic, il est urgent d'opérer et souvent la radiothérapie avant l'intervention est indispensable. Mais nous sommes dans de nombreux cas confrontés à un véritable dilemme : attendre le traitement par les rayons avec le risque de voir le cancer évolué, car souvent les rendez-vous sont donnés dans des délais dépassant parfois les 6 mois. Si nous optons pour l'opération sans radiothérapie nous ne donnons pas toutes les chances de guérison au malade. La radiothérapie est indispensable dans de nombreux cas de cancers colorectaux”, se plaint le professeur Bensafar, chef de service de la clinique chirurgicale B au CHU Mustapha-Pacha. Le même praticien espère la multiplication de services de radiothérapie pour répondre à une demande de plus en plus importante. Cette situation de manque de moyens de radiothérapie est vécue aussi par les enfants souffrant de cancer des yeux. Cette fois, la situation est plus grave car par le passé, ces malades étaient envoyés à l'Institut Curie de Paris, mais cet établissement refuse depuis peu de les prendre en charge et il n'existe aucun centre en Algérie dédié au cancer des yeux. Les responsables des services chirurgie se plaignent aussi des délais de rendez-vous pour les cures de chimiothérapie. S'ils confirment leur disponibilité à opérer à temps les malades, ils ne comprennent pas les retards enregistrés pour les rendez-vous de chimiothérapie. Cela engendre aussi des complications aux malades qui voient leur chance de guérir s'amenuiser. Les praticiens espèrent une solution rapide pour donner une chance à tous les patients. La commission scientifique du CHU Mustapha-Pacha a choisi ce thème dans le cadre de la formation continue. La même commission tient à rappeler que le cancer est soigné dans tous les hôpitaux d'Algérie, d'où l'urgence de les doter en produits de chimiothérapie pour diminuer la surcharge des centres anticancéreux. D. A.