Qui se souvient de Bessegrou ? Cette manifestation culturelle printanière propre à Aïn Fakroun (Ifker en Chaoui) dont la dernière commémoration date de l'année 1993. C'est donc depuis 15 ans que l'association N'Thenoukri n'waghrem n'ifker (renouveau d'Aïn Fakroun,) existe et organise un festival offrant ainsi une dynamique culturelle, tout en mettant en exergue les liens fraternels entre les habitants, la convivialité et l'équité dans les relations.Cette manifestation consiste en une préparation d'un repas par les femmes avec des denrées rassemblées, pendant que les hommes jouent une partie de thakoureth (genre de hockey). En fait, c'est une sorte de touiza, d'entraide et de solidarité pour la concrétisation d'un bienfait social. Une fois le repas prêt, tout le monde se met à table pour manger dans une ambiance de fête animée par des chansons du terroir sur fond de réconciliation entre divers antagonistes. Cela étant, l'association pour le renouveau d'Aïn Fakroun, créée le 2 février 2009, n'a pas hésité à rendre hommage à certaines figures de la chanson locale, comme feu Djemoui El Fakrouni, le maître de la flûte et compagnon de Cherif Bouzid (elghanai) rongé par la maladie actuellement. En l'absence totale des responsables locaux de la ville d'Aïn Fakroun, l'association a organisé des cérémonies d'honneur pour des travailleurs ayant passé toute leur vie à servir la ville, à l'exemple de feu Akkache, du professeur non-voyant Saoudi, du meilleur joueur de foot, l'adolescent Kerai et des deux meilleurs élèves non-voyants, Yazid Djamil et sa camarade Khaoula Derga. Animée d'une volonté farouche de redynamiser l'activité culturelle d'antan d'Ifker, l'association pour le renouveau d'Aïn Fakroun sollicite la ministre de la Culture et le wali d'Oum El-Bouaghi pour un soutien moral et matériel lui permettant de relancer le festival de Bessegrou.