“L'islam et la démocratie, cas de l'Indonésie”, tel a été le thème de la conférence animée par le président du Conseil populaire consultatif d'Indonésie, M. Hidayet Nour Wahid, hier après-midi au siège du Conseil de la nation. Une conférence qui a vu la présence de plusieurs personnalités politiques et intellectuelles algériennes, à l'instar de M. Abdelkader Bensalah, président du Sénat, de Z'hor Ounissi, ancienne ministre de l'Education. Lors de cette conférence, le président du Conseil populaire consultatif indonésien, qui maîtrise admirablement la langue arabe, a salué les relations entre l'Algérie et son pays qu'il a qualifiées “d'excellentes”. “Ce n'est pas seulement une relation parlementaire entre mon pays et l'Algérie, mais une relation fraternelle entre deux peuples qui partagent les mêmes valeurs”, dira-t-il, avant de revenir au sujet de la conférence concernant l'islam et la démocratie. “Il existe un rapport solide entre l'islam et la démocratie, contrairement à ce qui peut être prétendu du côté de l'Occident… une relation complémentaire entre l'activité politique et la religion”, ajoutera-t-il. Pour le conférencier, l'exemple de son pays dans ce domaine est édifiant. “Nous sommes un pays dont la majorité est musulmane, mais cela ne nous a pas empêchés d'ouvrir les portes aux différentes forces politiques du pays y compris pour les chrétiens, car nous sommes tous des Indonésiens, et ce, par souci d'unité nationale. Exercer une vraie démocratie doit avoir un rendement effectif sur le citoyen, il ne s'agit pas uniquement d'un slogan. Une démocratie accompagnée des valeurs de l'islam qui ramènera de la prospérité pour le peuple et sauvegardera sa dignité”, a-t-il encore déclaré. Le président du Conseil populaire consultatif d'Indonésie a insisté sur le fait que la démocratie ne doit pas être imposée par la force et les chars, mais en impliquant le peuple. Pour cela, il s'appuie sur l'exemple des Irakiens qui, au nom de la démocratie, ont mis le feu au pays aujourd'hui livré à une guerre sans merci entre différentes factions. “L'édification de la démocratie nécessite du temps pour la concrétiser, car c'est d'abord un respect mutuel et il faut associer le peuple dans sa construction. Il faut aussi croire en Dieu pour prétendre à une vraie démocratie”, a-t-il encore ajouté. Néanmoins, M. Hidayet Nour Wahid reconnaît l'exclusion du parti communiste de toute activité politique. “Ils ne croient pas en Dieu”, insistera-t-il. “En Indonésie, on croit en la démocratie, car il faut faire la différence entre religion et vie politique. Le peuple a le droit de discuter des choix politiques du gouvernement s'ils ne lui conviennent pas. D'ailleurs, nous, en tant que parti islamiste, on n'a pas hésité à faire alliance avec les protestants et les catholiques afin de garantir un cadre de vie meilleure au peuple. Une alliance que la situation politique exige et qui a permis d'avoir un rôle papable sur le plan social, car tous les Indonésiens sont égaux”, a-t-il encore dit. Enfin, M. Hidayet Nour Wahid n'a pas manqué d'évoquer les périodes difficiles qu'avait traversées son pays en référence au terrorisme notamment les attentats de Bali. Pour lui, l'islam n'a rien à voir avec ces attentats, mais il s'agit d'intérêts économiques qui étaient derrière. “Ce n'était pas les USA qui étaient visés lors de cet attentat, la seule victime était l'Indonésie et le peuple indonésien. Derrière ces attentats, il y avait des intérêts économiques en relation avec le tourisme et l'investissement dans ce secteur. Derrière ces attentats, il y avait donc d'autres objectifs sans relation avec l'islam”, indiquera-t-il.