Une importante délégation du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement se trouvait hier à Oran, à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), afin d'exposer aux opérateurs économiques locaux le nouveau projet intitulé “Zone intégrée de développement industriel”. En effet, la ville d'Oran, à l'instar de celle de Annaba, a été retenue par les pouvoirs publics comme ville-pilote pour lancer ce projet qui est en fait beaucoup plus un concept, comme expliqué par Mme Mouisette du ministère de l'Industrie : “il s'agit d'une zone virtuelle qui va mettre en réseaux les opérateurs économiques, les institutions et les laboratoires de recherche. c'est beaucoup plus un outil de développement industriel, pour améliorer la production nationale.” Il s'agit, expliquera-t-on encore, de mécanisme de soutien au développement industriel par la mise en place de gouvernance technique et administrative, de soutien de l'Etat encore pour permettre une mise en réseau avec des laboratoires locaux ou étrangers capables d'innovation, etc. Un concept, en fait, qui n'a pas du tout convaincu les opérateurs économiques présents à la rencontre, et qui ont évoqué le lourd passif des zones industrielles et les défaillances dans la gestion et l'entretien de ces zones. Parmi les reproches les plus récurrents adressés aux représentants du ministère, l'inconséquence des pouvoirs publics dans leur démarche de développement industriel, la multiplication des lois pour accompagner les industriels, notamment à l'exportation, et qui ne sont pas appliquées, l'absence de visibilité dans la stratégie industrielle après l'ère du démantèlement des grandes entreprises publiques “vendues parfois au dinar symbolique”, dira un orateur, il est à nouveau question de mesures pour redéployer le tissu industriel public. Le cas des zones industrielles à Oran a longuement était abordé où des opérateurs en sont souvent à se débattre dans des problèmes d'AEP, d'éclairage, de viabilisation d'hygiène. “Pourquoi vouloir créer une zone intégrée alors qu'il y a des zones qui existent, mais dont il faut définir la forme de gestion”, s'interrogeront nombre de participants. Des propos qui feront réagir les représentants du ministère, piqués au vif, et d'évoquer les montants octroyés par l'Etat pour la réhabilitation des zones industrielles, soit pas moins de 28 milliards de dinars depuis 1997, dont 18 milliards ont été engagés. Oran seule a bénéficié entre 500 et 600 millions de dinars pour 7 opérations de réhabilitation des zones. Visant à leur tour les opérateurs, un représentant du ministère leur reprochera de ne payer leur quote-part, de ne pas respecter la réglementation en installant des stations de traitement au niveau de leurs unités, etc. Une autre rencontre devrait avoir lieu avant la fin du mois pour atténuer les divergences et mieux appréhender la réalité du terrain de l'opérateur économique, soulignera la représentante du ministère en conclusion.