Après avoir observé un long silence face à la pression née du discours de Barack Obama adressé au monde musulman, dans lequel il avait réitéré son engagement ferme pour une solution à deux Etats, le Premier ministre israélien a affirmé vouloir la paix avec les Palestiniens et les pays arabes ainsi que l'annonce prochaine de sa politique de “paix et de sécurité”. Que faut-il attendre du discours du chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu qu'il prononcera la semaine prochaine pour annoncer selon ses dires hier sa politique de “paix et de sécurité” ? En effet, dans son allocution d'ouverture du Conseil des ministres hebdomadaire, il a affirmé : “La semaine prochaine, je vais prononcer un discours important dans lequel je présenterai aux Israéliens les principes de notre politique pour parvenir à la paix et la sécurité.” La question mérite d'être posée, car même si la pression était insoutenable après le discours de Barack Obama jeudi dernier dans la capitale égyptienne où il s'est fermement engagée pour une solution à deux Etats pour régler le conflit israélo-palestinien, et notamment son appel pour l'arrêt de la colonisation, le Premier ministre de l'Etat hébreu demeure imprévisible. Néanmoins, il y a lieu de relever un changement de ton dans le discours de Netanyahu, qui parle maintenant de paix avec les Palestiniens et les Arabes de manière générale, tout en démentant des déclarations qui lui ont été attribuées au cours de ces derniers jours. Il affirmera : “J'ai lu et entendu ces derniers jours des propos qui m'étaient attribués mais que je n'ai pas prononcés. Je voudrais que les choses soient claires : nous voulons parvenir à la paix avec les Palestiniens et les pays arabes avec le maximum d'entente de la part des Etats-Unis.” Dans le même ordre d'idées, il ajoutera : “Mon objectif est parvenir à une paix stable basée sur des principes solides de sécurité pour Israël et ses habitants.” C'est à croire que le discours cairote de Barack Obama a eu de l'effet sur les dirigeants israéliens, qui s'étaient empressés de rendre public le jour même un communiqué par le bureau du Premier ministre dans lequel ils indiquaient : “Israël veut la paix et fera tout ce qui est en son pouvoir pour élargir le cercle de la paix tout en prenant en considération son intérêt national et en premier lieu sa sécurité.” Par ailleurs, des sources militaires israéliennes ont indiqué hier que l'Etat hébreu va verser des indemnités à une cinquantaine de familles palestiniennes dont les biens à Hébron en Cisjordanie occupée ont été la cible d'exactions de la part de colons. Ces indemnités versées par le ministère de la Défense vont s'élever à un total de 250 000 shekels (62 500 dollars) à la suite d'une décision de l'administration militaire qui avait reçu des plaintes de Palestiniens. Il s'agit d'un fait nouveau, qui conforte l'idée d'un changement de cap de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens. Ceci étant, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, qui est à l'origine d'une initiative de paix 2002 à Israël pour une normalisation avec les pays arabes en échange de son retrait des territoires occupés en 1967, a averti hier que les Arabes perdaient patience face à l'enlisement du processus de paix au Proche-Orient et a demandé au président Barack Obama d'agir pour “imposer une solution si nécessaire”, selon le quotidien arabe Al-Hayat. “Nous voulons que vous vous impliquiez sérieusement pour régler la question palestinienne et imposer une solution, si nécessaire”, a demandé le souverain saoudien à Barack Obama lors de leur entretien mercredi dernier près de Riyad. Merzak Tigrine