L'histoire du mouvement syndical algérien est encore méconnue. Elle reste donc à écrire. On s'en tiendra aux sources concordantes qui indiquent qu'à la veille du 24 février 1956, date de création de l'UGTA, il existait des syndicats nationaux, dont l'Union nationale des syndicats algériens (UGSA) et l'Union syndicale des travailleurs algériens (USTA) implantée en France et portée par les messalistes. Avec la création de l'UGTA, des syndicalistes vont la rallier au fur et à mesure. Dans son livre Lakhdar Kaïdi, une histoire du syndicalisme algérien (éditions Chihab 2006), le sociologue Nasser Djabi aborde une étape charnière dans l'histoire du mouvement ouvrier en Algérie. Il est question de Lakhdar Kaïdi, ex-membre de la direction du parti communiste algérien (PCA) et ancien cadre de la CGT, qui était le responsable de l'UGSA, avant que celle-ci ne soit dissoute par le colonisateur. À la fois pilier et acteur du mouvement syndical, Kaïdi rejoignit l'UGTA et sera même un des fondateurs et secrétaire fédéral de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), avant de décéder en mai 2004. Son témoignage, comme celui de Boualem Bourouiba et celui d'autres fondateurs et militants de l'UGTA, apportent des éclairages précieux sur la diversité caractérisant le syndicalisme algérien. Un mouvement composé de militants aguerris par une longue expérience de combats contre les exclusions. Autrement dit, l'UGTA dispose d'un capital d'expériences inestimable, qui a besoin aujourd'hui d'être valorisé, dans l'intérêt de l'Algérie et du monde du travail.