Avant que le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, ne prononce son discours sur sa stratégie de paix hier en début de soirée, l'émissaire de Barack Obama pour le Proche-Orient, George Mitchell, a réaffirmé l'objectif de parvenir à “deux Etats” israélien et palestinien, lors d'un point de presse à Paris. “Les Etats-Unis veulent une paix complète au Moyen-Orient, et cela veut dire deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et sécurité, ainsi que la paix entre la Syrie et Israël, et la paix entre le Liban et Israël”, a George Mitchell à l'issue d'un entretien avec le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. “Notre objectif est de reprendre des négociations productives aussi vite que possible, et les Etats-Unis sont totalement impliqués dans ce but”, a-t-il ajouté, avant d'achever une tournée régionale qui l'a emmené en Israël, dans les Territoires palestiniens, en Jordanie, en Egypte et en Syrie. Mitchell s'est également prononcé pour une “normalisation totale” des relations entre Israël et ses voisins, et a appelé à “des efforts de bonne foi par toutes les parties concernées pour créer les conditions d'une reprise rapide des négociations” sur le processus de paix. De son côté, le chef de la diplomatie française a affirmé que les Etats-Unis et la France avaient sur ce dossier “des vues communes”. Il a rappelé que M. Netanyahu devait “théoriquement” effectuer une visite en France le 24 juin. Par ailleurs, dans un entretien accordé au quotidien Haaretz l'ancien président américain Jimmy Carter a estimé qu'Israël va droit à une confrontation avec son principal allié les Etats-Unis sur la question de la colonisation en Cisjordanie s'il n'y met pas un terme. Alors qu'on lui demandait si l'Etat hébreu se dirigeait vers une “collision frontale” avec les Etats-Unis sur le sujet s'il ne se conformait pas aux demandes américaines, Carter a répondu : “Oui”. Le principe des “deux Etats est insignifiant comparé (à celui des) colonies”, a-t-il ajouté, en référence à la solution à deux Etats pour parvenir à la paix entre Israéliens et Palestiniens, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse d'accepter. Carter a également appelé Netanyahu à alléger le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas islamiste. Carter doit s'y rendre aujourd'hui. “Pour moi, la chose la plus grave est le mauvais traitement des gens à Gaza, qui littéralement meurent de faim et n'ont pas d'espoir en ce moment”, a-t-il dit. “Ils sont traités comme des sauvages. Alléger leur souffrance par certaines mesures serait, je pense (la chose) la plus importante que le Premier ministre pourrait faire”, a-t-il ajouté. Jimmy Carter est à l'origine du traité de paix entre Israël et l'Egypte, scellé par les accords de Camp David en 1979, alors qu'il occupait le bureau ovale à Washington.