En attendant que le verdict tombe, il faut bien admettre que le jeu procédural de la justice britannique, connue pour ses lenteurs, et la complexité des lois liées à la protection des droits de l'Homme ne sont pas faits pour arranger les choses. Les Algériens connaîtront le 25 juin prochain le sort de Rafik abdelmoumène Khelifa, ancien milliardaire dont la chute brutale de son empire a entraîné des centaines, voire des milliers de drames sociaux en Algérie. Le tribunal de Londres s'est donné un délai de dix jours afin de rendre son verdict à propos de la demande d'extradition de khelifa émise par la justice algérienne. Hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a souhaité que le verdict du tribunal londonien soit à la hauteur des attentes des autorités algériennes. Mais en attendant que le verdict tombe, il faut bien admettre que le jeu procédural de la justice britannique, connue pour ses lenteurs, et la complexité des lois liées à la protection des droits de l'Homme ne sont pas faits pour arranger les choses. En effet, si le juge Timothy annonce l'extradition de l'ancien milliardaire algérien vers son pays, combien de temps prendra la justice britannique pour mettre en œuvre cette décision sans compter les appels qui seront introduits par la défense. Il ne faudrait pas oublier que la procédure d'extradition de l'Angleterre vers la France de Rachid Ramda impliqué dans les attentats du métro parisien de 1995 a duré pas moins de dix ans. Bien que cette affaire concerne le terrorisme et la sécurité des Etats, elle constitue l'exemple parfait de la particularité des lois britanniques. Dans le cas où Rafik Khelifa serait acquitté, la situation sera beaucoup plus corsée pour la justice algérienne qui sera contrainte de reprendre le dossier depuis le début avec en plus d'autres éléments que les Britanniques ne manqueront pas d'exiger. Dans ce procès qui prend ainsi les allures d'un véritable imbroglio juridique, la demande formulée par la France pour l'extradition de khelifa afin qu'il soit jugé pour les dégâts causés par son groupe dans l'Hexagone complique davantage le dossier. Par conséquent, le 25 juin ne constituera certainement pas la fin d'une affaire, mais bien celui d'un épisode qui en annonce bien d'autres dans un feuilleton qui promet encore de durer. S. T.