Encourager le développement de l'entrepreneuriat féminin jusqu'à l'intégrer dans la vie économique et sociale du pays comme donne courante. Tel est l'objectif de la rencontre organisée hier à Alger sur ce thème, à l'initiative de l'Association des femmes cadres algériennes (Afcare) et l'Association des managers et entrepreneurs (AME), en collaboration avec l'Agence de coopération technique allemande (GTZ). La représente de celle-ci, Mme Marita Riedel, rappelle le contexte ayant motivé la tenue de cette journée d'étude et informe qu'elle fait suite à la Conférence mondiale des femmes chefs d'entreprise de Bruxelles en octobre 2008, à l'initiative du Programme de «développement économique durable» (Deved) relevant de la GTZ. Ce programme, ajoute l'intervenante, vise à améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 20 salariés, lesquelles représentent 90% du total de la population PME en Algérie. Ce faisant, précise Mme Riedel, «une attention particulière est accordée à l'égalité des chances et à une plus grande intégration des femmes dans la dynamique de changement du secteur de la PME». Dans son discours d'ouverture de la rencontre, la présidente de Afcare, Mme Aïcha Kouadri, rappelle que l'emploi féminin connaît une «restructuration au profit de l'entrepreneuriat» depuis 2000. A partir de 2003, précise-t-elle, il est constaté une baisse de la part du nombre des salariées et une augmentation de la catégorie «employeuses et indépendantes». Même si l'entrepreneuriat féminin a connu une évolution positive ces dernières années, nuance-t-elle, il demeure méconnu tant les données existantes à ce sujet sont peu nombreuses. Et d'en appeler aux pouvoirs publics, aux institutions de recherche et de statistiques d'accorder plus d'attention à ce type d'activités à travers notamment une étude qui permettrait non seulement de rehausser son importance mais aussi d'asseoir une politique concrète pour sa promotion et son encouragement. Cette rencontre, note-t-elle, devrait justement déboucher sur des recommandations «pour une meilleure connaissance de l'entrepreneuriat féminin et la mise en place d'une stratégie soutenue par des mesures concrètes visant à encourager et libérer les initiatives féminines de création de petites et moyennes entreprises». L'intervenante conviera ensuite les femmes à profiter des possibilités qu'offre le développement économique du pays, notamment s'agissant des possibilités d'investissement. Tout en rappelant que son association œuvre à la promotion de la femme travailleuse et à son accès aux postes de responsabilité et de décision, Mme Kouadri estime que celle-ci représente un cadre permettant la constitution d'un «noyau à même de s'imposer, de transformer les mentalités et de bousculer les conservatismes qui bloquent leur ascension». Mme Khadidja Belhadj, présidente d'AME, fait remarquer, de son côté, que son association s'est positionnée «délibérément en faveur de l'élite afin de réunir les énergies saines, porteuses de propositions et en mesure de transcender leurs intérêts immédiats pour construire une œuvre commune, au bénéfice de toutes mais surtout une œuvre ouvrant de réelles perspectives pour les femmes déjà engagées dans des projets managériaux ou porteuses de projets». M. C.