Après l'hommage rendu la semaine dernière aux artistes par les autorités de la wilaya, la scène culture s'anime un tant soit peu à Béjaïa avec le déroulement du 13 au 19 juin de la rencontre annuelle du 7e art qui bat son plein à Béjaïa. Les 7es Rencontres cinématographiques ont vu, en effet, la projection de plusieurs films et autres courts métrages en présence de nombreux réalisateurs et comédiens. Le célèbre animateur du mythique “Télé-ciné-club” des années 1980, présent à cet événement du 7e art n'a pas manqué de souligner que “les jeunes cinéastes algériens ne devraient pas trop idéaliser le passé jusqu'à en rester prisonniers”, avant d'annoncer également : “Une loi sur le cinéma est en préparation.” Le célèbre animateur du cinéclub espère néanmoins que “les résistances qui ont tout le temps ajourné la promulgation d'un cadre légal qui profite à la relance du secteur soient cette fois-ci vaincues”. La soirée d'ouverture de cette manifestation a vu la projection samedi soir de deux courts métrages, Goulili de Sabrina Draoui (13 minutes), et Sectou (17 minutes) de Khaled Benaïssa, plusieurs fois primé. Suivra le film Mascarades, qui a encore une fois enchanté le public. Ce dernier n'a pas quitté d'un iota le réalisateur comédien Lyès Salem. La journée de dimanche a laissé place à une séance de courts métrages venus de Tunisie avec Maman est une étoile de Marwan Trabelsi à L'histoire tragique du Rwanda par Bernard Auguste dans Waramutseho, ou encore l'Algérie avec Tahar Kessi dans À la merci du vent, en passant par le Maroc avec le truculent Le poisson s'est noyé de Malik Amara. Des moments émouvants également avec la projection notamment du documentaire de Larbi Benchiha, Vent de sable sur les conséquences des essais nucléaires en Algérie dans les années 1950. Suivra dans la nuit de la même journée un long métrage de 81 minutes de Souad Bouhati. Intitulé Française, le film raconte l'histoire de Sofia alias la pétillante Hafsia Herzi (la Graine et le Mulet), née en France de parents maghrébins qui décide un jour de rentrer au Maroc mais elle n'a pas encore oublié cet autre pays – la France – dont elle se réclame sans cesse. “Ce genre de rencontres très intéressantes, est une occasion de voir ce qui se fait autour de nous, mais aussi pour échanger nos expériences”, souligne Samir, un amoureux du 7e art venu apprendre, dit-il. L'autre film projeté au cours de ses 7es Rencontres cinématographiques de Béjaïa a été Rempart d'argile, un film français de Jean-Louis Bertucelli (1970), l'occasion de “replonger” dans l'ancien cinéma français sous la direction de A. Zahzah. À noter qu'en marge des projections, des rencontres-débats ont lieu en présence des réalisateurs et des comédiens présents. Ceci, vu le nombreux public qui s'est déplacé pour suivre ces rencontres cinématographiques, on pourrait d'ores est déjà dire que malgré ces moyens limités, la dynamique association Projecteurs a fait un tant soit peu sortir la ville de Béjaïa de sa léthargie ambiante. Puisse ces manifestations perdurer, souhaitent de nombreux citoyens car sous d'autres cieux, c'est justement durant les périodes de vacances que la culture s'anime davantage, festivals, tournées où les grands shows se manifestent partout en de pareilles occasions.