La paisible petite ville de Ben Azzouz, une soixantaine de kilomètres à l'est de Skikda, a enterré jeudi dernier, après la prière d'El-Icha, au cimetière Hadj-Tahar, l'un de ses fils assassiné la veille avec 17 autres de ses compagnons et deux civils à Bordj Bou-Arréridj, tombés dans une embuscade alors qu'ils sécurisaient les déplacements des travailleurs chinois. En dépit de l'heure tardive des obsèques, tout Ben Azzouz a tenu à accompagner Salim Diffallah, un sergent de la gendarmerie, à sa dernière demeure. Outre la grande foule de citoyens, les autorités civiles et militaires de Ben Azzouz, de Azzaba, de Djendel et des localités environnantes étaient fortement présentes. Salim Diffallah, âgé de 36 ans, a laissé derrière lui 3 enfants en bas âge. Durant la journée de jeudi, les parents de Salim, une modeste famille d'agriculteurs, continuaient de recevoir au domicile mortuaire des citoyens venant des différentes régions présenter leurs condoléances. Le père, comme veut la tradition locale, restera pendant les trois jours de deuil à domicile pour recevoir les visiteurs. Une grande tristesse se lisait sur son visage. Salim, en plus de l'aide financière qu'il apportait à la famille, est une partie de sa chair qui ne cesse de porter les séquelles de la douleur. Auparavant, il a déjà perdu deux autres fils policiers, un motard et un membre de la Police judiciaire, emportés par la maladie. Les hordes terroristes viennent d'achever ce qui reste d'espoir à cette famille de Ben Azzouz.