Rien de mieux sans doute pour un pays aspirant à la construction démocratique et à une efficacité du travail parlementaire que de s'inspirer de l'Amérique, ce pays dont l'expérience démocratique est un cas d'école, que la récente élection d'Obama a incarné dans toute son étendue. C'est dans cet esprit qu'il convient peut-être d'inscrire l'atelier de formation sur “le travail du parlementaire à l'échelle de sa circonscription locale” qu'organise depuis hier l'Assemblée populaire nationale avec la National Conference of States Legislatures (NCSL). À cet effet, plusieurs experts dont Karl Kurtz, coordinateur du panel de conférenciers/NCSL et de nombreux sénateurs et des députés de Chambres de représentants issus de plusieurs Etats dont le Colorado, l'IOWA, l'Arkansas, la Californie et le Texas ont été conviés pour expliquer à leurs homologues algériens notamment les députés leurs expériences parlementaires. Durant trois jours, ils s'évertueront à expliquer tout le rôle échu à un parlementaire notamment dans le resserrement des liens entre les citoyens et les gouvernants, la légitimation des actions gouvernementales, la création des lois, l'équilibre avec le pouvoir exécutif et enfin la communication. Ils expliqueront également comment les parlementaires doivent aider les citoyens à s'imprégner des valeurs démocratiques. Le parlementaire en tant que médiateur, le réseau associatif dans la communication, et le développement des compétences du député dans le travail de proximité sont autant d'autres axes qui seront développés durant les diverses sessions. Dans son allocution d'ouverture, le vice-président de l'APN, Messaoud Chihoub, a expliqué que l'un des objectifs assignés à l'atelier est de “tisser des liens de proximité entre l'élu et le citoyen”. “Nous souhaitons qu'il y ait un échange et qu'on s'inspire de l'expérience américaine”. “Nous souhaitons que cet atelier puisse aboutir à un échange des expériences institutionnelles entre les parlementaires indépendamment des différences entre les deux systèmes législatifs”, a-t-il ajouté. Le chef de département de la formation et des études législatives/APN, le Dr Boualem Tatah a estimé que la philosophie du travail législatif américain part du principe que l'individu est faillible, d'où le recours sans cesse au scrutin pour conférer de la légitimité aux élus, mais aussi s'entourer de contre-pouvoirs efficaces. Il convient de noter que de nombreux intervenants ont relevé la différence parfois abyssale qui existe entre les Parlements algérien et américain. Deux exemples : il y a des Etats où les parlementaires ne sont pas payés. Alors que les lois en Algérie sont accompagnées de dispositions réglementaires qui échappent au contrôle des députés, aux USA, tout est soumis au travail parlementaire…