Résumé : Farid se confie à son amie. Il lui avoue qu'il n'était pas heureux en ménage. Et que seuls ses enfants lui ont fait oublier une réalité qu'il n'arrive plus à supporter. Il a raté son mariage et s'en désole. 27eme partie Sarah rajoute du sucre dans sa tasse et croque dans un gâteau avant de répondre : - Ces gâteaux sont succulents, tu devrais y goûter. Farid s'exécute, et la conversation reprend sur un ton plus détendu : - Que fais-tu le week-end Sarah. - Rien de spécial. Entre le ménage et les courses, je lis ou j'écoute de la musique. Quand il fait beau, je sors un peu. Mais la solitude me pèse, et parfois je me sens oppressée par mes crises d'angoisse. - Cela se comprend. Tu n'es pas dans ton élément. Mais crois-moi parfois rien ne vaut la solitude. Ne dit-on pas que vaut mieux être seul que mal accompagné. - C'est vrai. Mais à la longue cela devient stressant. - Mais tu as des amis Sarah, pourquoi ne les contactes-tu pas ? - Oh ! À chacun ses préoccupations. Il faut dire que moi aussi, je n'aime pas trop les déranger. - Mais tu ne déranges personne. Il faut savoir appeler au bon moment c'est tout. - Comme pour toi ? Où me suis-je trompé ? Farid sourit : - Non tu ne t'ai pas trompé. On peut dire que tu as choisi le bon moment. Je viens de rentrer d'un voyage de trois jours. Je suis épuisé, mais ton coup de fil m'a fait du bien. Je ne voulais pas rentrer chez-moi tout de suite. - Parce que ta femme s'y trouve. - Pas du tout. Tout simplement parce que je ne vais trouver personne. Ma femme est chez ses parents en ce moment. - Alors qu'est-ce qui t'empêche de rentrer chez-toi te reposer ? - Je ne sais pas. Je vais te paraître idiot, mais parfois j'ai peur de rentrer chez-moi. - Pourquoi donc ? - Je ne saurais te l'expliquer. Il y a quelque part un blocage en moi que j'essaye de surmonter en pensant à mes deux enfants. - Hum. Je vois, tu as peur d'affronter la réalité. - J'ai plutôt du mal à vivre cette réalité, mais elle est là. Nous avons essayé de trouver un terrain d'entente plus vaste moi et ma femme. Nous avons essayé de discuter à maintes reprises. En vain. Ma femme a ses propres idées. Moi j'ai aussi les miennes, et c'est cette incompatibilité qui me chagrine. - Pourquoi avoir pris une femme qui ne partage pas tes idées ? - Nous y voilà. C'est un peu là le fond du problème. - Mais je ne comprends pas Farid. Un homme comme toi avec tous les atouts dont une femme pourra rêver, et qui gâche sa vie avec une femme qu'il ne supporte plus. - En fait on ne s'est jamais supportés. - Alors là c'est vraiment l'énigme. - Tu peux le dire. Si j'étais libre Sarah, je serais en ce moment en train de demander ta main, mais je ne suis ni libre, ni faux. Je ne pourrais te mentir sur ma vie privée. Je ne suis pas heureux, mais je ne peux pas quitter ma femme et mes enfants. (À suivre) Y. H.