La population du village Aït Ali, ainsi que les commerçants de Boghni (50 km au sud de la ville de Tizi Ouzou) exigent la libération du fils d'un commerçant exerçant dans cette ville, enlevé mercredi dernier sur la route escarpée menant vers ledit village. Comme dans tous les enlèvements enregistrés jusque-là, les ravisseurs, un groupe armé d'environ dix éléments, ont exigé une rançon dont nous ignorons le montant, en contrepartie de la libération du jeune L. S., âgé d'une vingtaine d'années. Pour une première action, un sit-in a été observé par la famille et les proches vendredi dernier, au lendemain de ce kidnapping devant le domicile familial situé à la périphérie de la ville, alors que le lendemain, samedi, un autre rassemblement a été tenu par la population d'Aït Ali à la cité des 18-Logements. Les concertations sont en cours. On croit savoir que les commerçants ont décidé d'observer une grève de trois heures. Les sages du village vont réitérer cet appel avant de passer à une action de grande envergure. En tout cas, c'est la première fois qu'un élan de solidarité d'une telle ampleur est enregistré après un enlèvement. Les citoyens de Boghni se permettent même de critiquer les mesures prises dans le cadre de la concorde civile et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'un des protestataires évoque ce qui est arrivé au Patriote et moudjahid Mohamed Gharbi de Souk-Ahras. Il faut dire que l'axe Maâtkas-Aïn Zaouïa est devenu ces derniers temps un endroit privilégié pour des enlèvements. Ainsi, depuis le début de l'année, on a enregistré quatre kidnappings. Le dernier en date a eu lieu en mai dernier à Bounouh, dont a été victime le fils d'un entrepreneur.