Délocalisée à plusieurs reprises depuis plusieurs années, la décharge publique de la ville d'Azazga suscite encore des remous au sein de la population locale. Au moment où des petites décharges poussent un peu partout aux bornes de la ville, l'“installation” de la décharge fait face à la grogne de la population des différents villages, mettant ainsi l'APC dans une situation des plus inconfortables. Le dernier à monter au créneau est le village de Tadert. Ses habitants s'insurgent depuis plusieurs jours contre l'implantation de ladite décharge au lieudit Tamda n'tkentart, non loin du village. Pour se faire entendre, une délégation du village s'est rendue, le 27 juin dernier, au siège de l'APC à la rencontre du premier responsable de la ville. Un rendez-vous raté, puisqu'au lieu de régler le problème, les “conclavistes” se sont accrochés verbalement. Dans un communiqué, dont Liberté détient une copie, les citoyens de Tadert se plaignent de l'accueil qui leur a été réservé par le P/APC d'Azazga. “Au lieu d'écouter nos doléances et d'accepter le débat contradictoire, vous proférez des menaces à notre encontre (…) Toutefois, nous vous informons que nous n'avons jamais pensé créer un quelconque problème à l'APC, ni bloquer de manière catégorique le projet de la décharge publique (…)”, lit-on dans le communiqué. Ainsi, pour les habitants de Tadert, comme pour les habitants de la ville d'Azazga, il y a bel et bien une prise de conscience concernant cette délicate situation qui perdure depuis des années. D'ailleurs, l'option de l'APC, qui a choisi le lieu de Tamda n'tkentart, reste malgré tout provisoire, en attendant une solution finale.Les citoyens de Tadert abondent dans le même sens avec le souci de sauvegarder l'environnement. Car, faut-il le dire, cette situation, au-delà de faire des mécontents parmi la population, assène un sérieux coup à l'environnement, notamment la forêt voisine, ce qui a poussé les citoyens de Tadert à se placer comme une force de proposition et non de contestation. “Notre objectif n'est pas de nuire (…). Notre démarche consiste en une prise de contact pour faire sortir notre commune de ces projets provisoires et aller vers une solution définitive et durable (…), sans que cela puisse nuire à l'environnement et villages limitrophes”, ajoute le communiqué. Par conséquent, des solutions sont proposées parmi elles le site d'El-Aïnsseur — un vide forestier situé sur la piste menant vers la fontaine fraîche — est, à notre avis, le mieux indiqué. Il est dépourvu de végétation, pas de cours d'eau à écoulement permanent, isolé des villages et doté d'une piste praticable. Toutefois, les habitants de Tadert se disent prêts à accepter ce projet pourvu qu'il réponde aux critères scientifiques visant la protection de l'environnement. “Nous acceptons sur ce site un centre d'enfouissement technique, bien évidement construit selon les normes internationales, doté d'un grand bassin de décantation à l'aval pour réduire la pollution des cours d'eau. Aussi, il faut bien réfléchir au tri des déchets. Cette opération permettra la création d'emplois et la valorisation de certains déchets.” En somme, la solution est loin d'être trouvée pendant que les ordures ne cessent de s'entasser dans différents sites anarchiques, où les seules victimes restent l'environnement et les citoyens.