Après une accalmie d'une dizaine de jours en raison d'une mer très agitée, le phénomène de l'émigration clandestine reprend de plus belle à partir des côtes d'Annaba. Pas plus tard qu'hier tôt dans la matinée, la tentative d'un groupe de 26 candidats à l'émigration clandestine vers l'autre rive de la Méditerranée a été contrecarrée par les garde-côtes, à quelque 11 miles marins au large du cap de Garde de Annaba, apprend-on auprès du chef de la station maritime principale de Annaba, Zaïdi Abdelaziz. Le groupe en question, qui avait pris le départ à bord d'une embarcation de fortune, à partir de la plage de la cité Seybouse, a été intercepté aux environs de 5 heures du matin. Cependant, au moment de l'arraisonnement de l'embarcation artisanale par les gardes-côtes, 16 harragas se sont jetés à la mer et ont pris la fuite vers différentes directions. Alors que la frégate a été obligée de s'arrêter pour maîtriser les fugitifs, le reste des harragas a profité de la situation pour faire demi-tour en direction d'Annaba. Nos sources signalent la présence de 4 mineurs, dont un adolescent âgé de 13 ans seulement, alors que les trois autres ont 16 ans, parmi les 16 harragas qui se sont jetés à la mer et qui ont été tous repêchés sains et saufs. L'embarcation utilisée par les fuyards a été découverte, quant à elle, non loin de Ras El-Hamra, mais sans son moteur. Pour rappel, durant une période de cinq jours seulement, soit du 15 au 20 juin dernier, plus d'une centaine de candidats à l'émigration clandestine, dont des jeunes filles et aussi des mineurs, ont été arrêtés, dont près de la moitié avait été restituée aux autorités algériennes par les éléments des garde-côtes italiens. Par ailleurs, 1 600 émigrants clandestins algériens ayant rejoint les côtes italiennes en prenant les nouvelles routes maritimes Annaba-île de la Sardaigne ont été signalés, en 2008, par les services de l'immigration italiens, contre 1 500 en 2007. Cette révélation a été faite par Francesco Leone, premier secrétaire général de l'ambassade d'Italie à Alger, en marge de la Journée mondiale du réfugié, célébrée récemment à Annaba. Cependant, le nombre de harragas qui ont pu rejoindre les côtes italiennes, notamment l'île de Sardaigne, depuis janvier 2009, n'a pas été encore arrêté, étant donné que l'opération d'identification des candidats à l'émigration illicite suit toujours son cours au niveau du centre spécialisé de Rome. Il a été également relevé, à l'occasion, que 19 000 Algériens sont établis légalement sur le territoire italien, tandis que la communauté étrangère installée dans ce pays est évaluée à 6% de la population globale de l'Italie.