Les éléments des garde-côtes n'y ont pas cru quand ils ont découvert parmi les candidats à l'émigration clandestine un retraité âgé de 70 ans, et père de plusieurs enfants. Les tentatives d'émigration clandestine à partir des côtes d'Annaba et d'El-Tarf, voire de Skikda, depuis le début de cet été, où les conditions de navigation sont souvent favorables se multiplient de plus en plus. Aujourd'hui, par la force des choses, ce phénomène attire, désormais, non seulement les jeunes et moins jeunes, mais aussi les vieux. Le cas d'un homme âgé de 70 ans, originaire d'Annaba, qui figurait parmi une expédition clandestine de 22 harragas arrêtés, hier, à 2h du matin, au large d'Annaba, est des plus édifiants. L'embarcation de fortune, avec à son bord ce groupe de harragas, dont 12 d'Annaba, 7 de Constantine et 3 d'Alger, qui a largué les amarres dans la soirée de mardi aux environs de 23h à partir de la plage d'échouage de la cité Seybouse, a été rapidement neutralisée à quelque 2 miles marins seulement au nord-est du cap de Garde de Ras-El-Hamra. C'est ce qu'a confirmé Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des garde-côtes d'Annaba. La présence de ce grand-père parmi les candidats à l'émigration clandestine a surpris plus d'un. En effet, les éléments des garde-côtes n'y ont pas cru quand ils ont découvert parmi les candidats à l'émigration clandestine, un retraité âgé de 70 ans et père de plusieurs enfants. Interrogé par le premier responsable des garde-côtes, le vieil aventurier a rétorqué : “Originaire de la ville d'Annaba, j'ai tenté de partir en France via la Sardaigne puisque je dois revoir mes cinq enfants installés dans l'Hexagone depuis des années. Cela fait un bout de temps que je ne les ai pas vus en face, et cela m'a fait très mal. J'ai demandé à maintes reprises un visa pour leur rendre visite, en vain. D'où ma tentative d'émigration clandestine.” Une déclaration que le chef de la station maritime principale tient avec des pincettes jusqu'à vérification de son fichier civil, voire son casier judiciaire. En effet, selon ce premier responsable, “les déclarations des harragas ne sont pas toujours vraies. Elles peuvent être entachées de manipulation, voire de diversion. Seules les vérifications de l'identité, du lieu de résidence et du casier judiciaire sont garants de l'authenticité de leurs propos”. Après que leur embarcation artisanale avec moteur Suzuki 40 chevaux fut saisie, les 22 harragas, dont l'âge varie entre 20 et 70 ans, ont été entendus sur PV et présentés tard dans l'après-midi devant le procureur près le tribunal d'Annaba. Pour rappel, c'est le deuxième cas similaire qui se passe à Annaba. Un Constantinois, un retraité âgé de 66 ans et père de neuf enfants, avait été arrêté à la fin du mois d'août 2008 parmi un groupe de dix harragas qui tentaient de prendre le large à bord d'une embarcation de fortune. Celui-ci avait lancé aux garde-côtes : “J'ai rien à faire ici. Aujourd'hui, je n'arrive plus à supporter la souffrance de tous les jours de mes neuf gosses en raison de la misère au quotidien…”