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La Chine aux prises avec son gigantisme
Après le Tibet, le Xinjiang
Publié dans Liberté le 09 - 07 - 2009

La marginalisation économique et culturelle des Ouïgours pourrait être à l'origine des heurts qui ont fait officiellement 156 morts et plus de 1 000 blessés. Les Ouïgours, après être descendus dans les rues d'Urumqi pour protester après les émeutes meurtrières du 7 juillet, font l'objet de véritables chasses à l'homme. Les émeutes dans la capitale de région autonome ouïgour du Xinjiang se distinguent des précédents épisodes de violences qui ont secoué cette région du nord-ouest de la Chine. Elles prennent l'aspect des révoltes qui ont secoué dernièrement le Tibet.
Pour les sinologues, l'accroissement des difficultés économiques plutôt que la tentation séparatiste seraient la source de ces violences ethniques, les plus graves enregistrées dans cette région à dominante musulmane depuis des décennies, et les violences les plus meurtrières en Chine depuis l'écrasement du mouvement de Tienanmen en 1989. Les autorités chinoises, qui auraient repris le contrôle de la situation, près de 1 500 personnes ont officiellement été arrêtées, ont aussitôt mis en cause des “forces extérieures”, ainsi qu'elles l'avaient fait après les grandes manifestations au Tibet en mars 2008. À présent, Pékin accuse la dirigeante exilée ouïgour Rebiya Kadeer, exilée aux Etats-Unis, d'avoir fomenté cette révolte. Rebiya est aux Ouïgours ce que le dalaï-lama est aux Tibétains. Les experts doutent de l'implication de la diaspora ouïgour, fortement établie à Istanbul, qui proteste depuis longtemps contre le non-respect des droits de l'homme dans la province du Xinjiang. Toutes les sources indiquent que la manifestation d'Urumqi faisait suite à une rixe entre travailleurs migrants ouïgours et hans dans une usine de Shaoguan, dans le Guangdong, au cours de laquelle deux Ouïgours auraient trouvé la mort. À l'instar des Tibétains, les Ouïgours, qui représentent plus de 8 millions d'habitants sur les 21 que compte la région, se sentent depuis longtemps économiquement marginalisés sur leur propre territoire. Moins éduqués, moins bien formés et concentrés dans les zones rurales, ils ont du mal à rivaliser avec les Hans, majorité ethnique chinoise, qui représentent désormais 40% de la population. Les Ouïgours en veulent aux Chinois de l'intérieur qui s'installent dans la région et prennent tous les emplois et la situation économique est devenue suffisamment difficile pour que les gens descendent dans la rue sans qu'il faille d'incitations extérieures. D'ailleurs, les précédentes manifestations survenues dans cette région instable avaient eu lieu dans le sud rural, où la population ouïgour est plus nombreuse. Un drame pour l'image de marque des autorités chinoises : après de sanglants accrochages, des Chinois de l'ethnie Han armés de barres de fer et de machettes se répandent dans les rues d'Urumqi pour s'en prendre aux musulmans ouïgours. Nouveaux heurts mais cette fois, la police a dispersé les manifestants répandus dans la ville et y fait appliquer un couvre-feu. On n'a pas signalé de morts dans les derniers incidents.
Avec le Tibet, le Xinjiang est l'une des régions les plus sensibles de Chine. Les Ouïgours, musulmans et turcophones, représentent près de la moitié des 20 millions d'habitants de ce gigantesque territoire qui jouxte l'Afghanistan et le Pakistan. Pékin consacre des fonds importants à l'exploitation des riches gisements de pétrole et de gaz du Xinjiang ainsi qu'à la protection de sa zone frontalière bordée par le Pakistan, l'Afghanistan et l'Asie centrale. Mais les Ouïgours, qui avaient lancé une série d'attaques durant la préparation des jeux Olympiques de Pékin l'an dernier, considèrent que les Hans en sont les principaux bénéficiaires.
D. Bouatta


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