Dans une requête, dont nous détenons une copie, transmise au ministre de l'Agriculture et au wali de Béjaïa, le bureau de wilaya de Béjaïa de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) appelle à l'application des mesures annoncées par le premier magistrat du pays concernant l'effacement de la dette des agriculteurs. Dans cette missive, les membres du bureau de Béjaïa de l'Union nationale des paysans algériens soulignent que “devant le mécontentement d'un grand nombre d'agriculteurs de notre wilaya qui ont bénéficié de crédits auprès des agences de la Badr, ces dernières ont entamé des procédures pour le recouvrement de leurs créances sans tenir compte de la mesure annoncée par le président de la République lors de son discours électoral du 28 février à Biskra, à savoir effacer la dette de tous les agriculteurs, sans distinction”. Le communiqué parle de “harcèlement pratiqué par la Badr envers les agriculteurs” et s'élève contre “le manque d'information et de coordination entre les différentes institutions”. Les rédacteurs de cette requête rappellent également, en apportant des chiffres, que la wilaya de Béjaïa a “confronté plusieurs catastrophes naturelles, telles que la neige qui a décimé 1 400 000 oliviers en 2003, 800 ha environ sont incendiés, en plus des inondations de l'oued Soummam qui a emporté environ 3 000 hectares de maraîchage et de vergers d'agrumes, sans compter les maladies ravageuses telles que la mineuse et le mildiou qui ont causé des dégâts considérables et des pertes inestimables”. “Toutes ces catastrophes, ajoute le communiqué, ont été signalées et les services agricoles ont procédé à des constats. Devant ces différents sinistres, nos agriculteurs n'ont pu honorer leurs engagements auprès des banques et, particulièrement, les prestataires, tels que les oléofacteurs qui sont confrontés à un manque de trésorerie pour le remboursement de leurs crédits d'équipement qui est assez lourd, ce qui les a obligés à solliciter un rééchelonnement en attendant une décision qui les soulagera de ce fardeau.” L'UNPA de Béjaïa ajoutera dans cette même missive que “la décision de l'effacement de la dette a apporté un soulagement à nos producteurs et un souffle nouveau au devenir de notre agriculture pour garantir notre autosuffisance alimentaire. Les prestataires ne peuvent être dissociés des agriculteurs qui sont liés par leur profession”. Enfin, les rédacteurs de cette déclaration, devant cette situation qualifiée de “nuisible au développement du secteur”, sollicitent l'intervention des décideurs, entre autres le secrétaire général de l'UNPA qu'ils invitent à une assemblée générale et ce, en vue d'un débat fructueux sur cette question d'effacement de la dette des agriculteurs. A. HAMMOUCHE