Une rencontre littéraire a été organisée, avant-hier après-midi, à la librairie Chihab avec les 11 auteurs africains qui participent à la résidence d'écriture et qui à son issue, verra la publication –pour le prochain Salon du livre d'Alger-d'un recueil de nouvelles. Les auteurs, notamment Tanella Boni, Gabriel Okoundji, Anouar Benmalek, Hamid Skif, Eugène Ebodé, Alain Mabanckou, Sami Tchak, Yahia Belaskri, Louis-Philippe Dalembert et Ibrahima Aya, ont fait la promotion de leurs dernières œuvres .Ils ont également évoqué leurs parcours et leurs écritures, le temps d'une rencontre, modérée par l'universitaire et auteur Rachid Mokhtari. Parmi les auteurs présents et les parcours originaux, il y a l'écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert. Polyglotte, Dalembert a présenté son livre Un roman de Cuba, tout en déclarant : “Ce n'est pas un roman mais une sorte de livre d'histoire sur Cuba et ceux qui ont fait sa renommée,comme Che Guevara et Fidel Castro. C'est un pays qui m'a toujours fasciné car il y a un grand rapport littéraire entre les deux.” L'écrivain algérien Anouar Benmalek a évoqué devant l'assistance son dernier roman, Rapt, qui sortira en France chez Fayard à l'automne prochain, et qui s'est inspiré pour l'écriture de ce livre d'un fait divers, à savoir l'histoire du petit Yacine qui a été enlevé, violé puis tué. “ J'ai abordé le sujet sur la violence qui prend de l'ampleur dans notre société”, explique-t-il avant d'ajouter : “ Même si l'histoire est convoquée, ce n'est pas un roman politique, j'ai voulu faire un livre grave et sarcastique”. De son côté, l'auteur du roman Black Bazar, le Congolais Alain Mabanckou a présenté celui-ci en disant : “Ce livre met à mal l'oralité africaine ; je n'écris pas sur mon parcours personnel mais sur ce qui me manque, ce qu'il manque à l'Afrique.” De plus, tous les auteurs ont expliqué que leur écriture s'inspire de la société…africaine. Par ailleurs, Hamid Skif -qui dans son écriture, convoque souvent l'histoire et la mémoire- est actuellement sur un projet ambitieux : l'année Guermaz, dédiée à l'artiste peintre Abdelkader Guermaz, qui demeure malheureusement inconnu auprès du public algérien. Hamid Skif est en train d'écrire une biographie sur ce peintre oublié par tous. “ Personne ne parle de lui, il a au total plus de 400 toiles. En effet, les musées et les collectionneurs du monde entier en possèdent la majorité, tandis que l'Algérie en a seulement onze”, regrette Skif. De son côté, l'ancien footballeur professionnel camerounais reconverti en écrivain, Eugène Ebodé a raconté son dernier livre Camille : “ C'est un roman qui évoque la jeunesse, ses rêves et sa frustration.” Au cours de cette rencontre qui n'avait rien de solennel et c'est tant mieux, puisque cela a permis d'installer une certaine intimité et convivialité dans la salle, les écrivains se sont confiés et ont expliqué leur passion de l'écriture qui est également un travail rigoureux. Hana Menasria