Ecriture n Ancrage africain est l'intitulé d'un recueil de nouvelles paru aux éditions Apic et dans lequel sont rassemblés dix auteurs algériens et africains. «Ce recueil est né à l'issue d'une résidence d'écriture organisée par les éditions Apic, pendant une quinzaine de jours au mois de juillet, et ce, à l'occasion de la tenue du deuxième Festival culturel panafricain», explique Karim Chikh, un des responsables des éditions Apic rencontré hier au Salon international du livre d'Alger. Et d'ajouter : «Il est à la fois une finalité et le début de quelque chose.» Interrogé sur la résidence d'écriture, Karim Chikh dira : «L'idée d'initier une résidence d'écriture nous est venue à l'esprit lorsque nous avons posé la question «Que pouvons-nous faire au panaf ? Que pouvons-nous apporter au festival ?» Et c'est suite à ces deux questions que nous avons pris l'initiative d'organiser une résidence d'écriture. Nous avons proposé ce projet au ministère de la Culture qui l'a tout de suite accepté.» Cette résidence d'écriture s'inscrit, selon Karim Chikh, dans une continuité de leur ligne éditoriale. «L'Afrique était là ; nous avons une collection qui a pour titre ‘'Résonance'' et qui édite des auteurs africains afin de remettre la littérature africaine dans son contexte continental. La logique, celle d'initier une résidence d'écriture, s'est donc imposée. C'est une continuité à notre ligne éditoriale, une suite à notre collection Résonance», fait savoir Karim Chikh. La résidence d'écriture se présente alors, comme, outre une continuité, un complément à ce qui se fait par Apic quant à l'édition et à la promotion de la littérature africaine. Des auteurs africains,comme Ibrahima Aya et Sami Tchak, ont été invités et ont pris part aux côtés d'écrivains algériens tels que Mohamed Skif, Anouar Benmalek ou encore Yahia Belaskri. «Tous ont été invités à vivre le panaf et à écrire chacun sur ce qu'il a vécu, c'est-à-dire sur des expériences humaines», explique Karim Chikh. «L'écriture était libre, poursuit-il. Et d'ajouter : «Je ne voulais pas orienter l'écriture dans une thématique précise. Je voulais garder l'écriture, l'esprit de création libre – et sans quelque influence. Et cela pour assurer une écriture vivante et sincère. On voulait une écriture qui a une âme. On a invité des écrivains différents aux imaginaires multiples et aux sensibilités différentes.» Karim Chikh fait remarquer que «la résidence d'écriture a permis d'enclencher des confrontations de discours et de créer des débats. C'était une extraordinaire expérience. C'étaient des moments de rencontres, de découvertes et de partage. C'était une découverte de l'autre, d'un être humain caché derrière son texte, son écriture.» Ancrage africain, le recueil de textes, est le fruit d'un projet d'écriture, donc une finalité, mais il est aussi «le début de quelque chose.» «Il faut qu'il y ait une après-résidence, c'est-à-dire en faire d'autres. Pourquoi pas une par an ?» souhaite Karim Chikh. Paroles d'auteur Tanela Bouni (Côte d'Ivoire) l C'était une expérience d'écriture enrichissante. Le fait que la résidence se soit déroulée lors du Panaf lui a donné un sens. Le festival rythmait le travail qu'on avait à faire. Cette résidence était d'abord un lieu de rencontre, de partage et de sans-frontières. C'est autour de ces trois mots que s'est construit le texte que j'ai écrit. On les retrouve dans la nouvelle. Ce n'était pas seulement un exercice, c'était aussi un engagement par rapport à des idées : nous vivions lors de cette résidence par rapport à un continent (l'Afrique). Par cette résidence, j'ai ressenti Alger, j'ai côtoyé des gens et j'ai vécu des expériences. La résidence d'écriture se présentait alors pour moi comme une expérience humaine. Eugène Ebodé (Cameroun) l L'essentiel était de venir à Alger rendre visible la littérature africaine et d'inscrire dans les murs et les têtes quelques résonances africaines. Venir à Alger c'était intéressant : se retrouver entre différents auteurs africains, et s'y retrouver tous ça nous a donné encore le sentiment d'appartenir à ce continent, c'est-à-dire à l'Afrique. C'était aussi une manière d'être ancré dans l'Afrique et d'avoir l'esprit africain. La résidence d'écriture était une expérience intime, concrète et humaine. Yahia Belaskri (Algérie) l C'était un moment exceptionnel. C'était l'occasion de nous rencontrer, nous écrivains africains, non pas ailleurs, à l'étranger, mais en terre africaine. La résidence d'écriture nous a permis de faire des rencontres, de tisser des liens et de partager des moments. Ça nous a permis aussi de parler de l'Afrique et de nous-mêmes. Il y a eu quelque chose qui est né entre nous écrivains, à savoir l'amitié. On en sort enrichi. Anouar Benmalek (Algérie) l C'était un excellent moment pour faire connaissance entre écrivains du même continent. Nous sommes devenus vite amis. Nous avions à partager les mêmes réalités et à militer pour la parole libre. Des rencontres comme ça, nous en demandons plus. Nous redécouvre, nous Algériens, notre africanité.