Le Soudan a porté plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre le Tchad, accusant son voisin d'avoir mené un raid aérien sur le Darfour (Ouest) la semaine dernière, a annoncé hier son représentant aux Nations unies. “Le Soudan a déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre les violations tchadiennes et ses agressions répétées”, a indiqué l'ambassadeur soudanais à l'ONU, Abdul-Mahmoud Abdul-Halim, cité par l'agence officielle Suna. “Le Soudan a le droit absolu de repousser de tels actes irresponsables”, a ajouté M. Abdul-Halim, qualifiant ces raids présumés de “criminels et injustifiables”. Khartoum avait affirmé jeudi que deux appareils tchadiens avaient bombardé la zone d'Umm Dukhun, dans l'ouest de la région soudanaise du Darfour, censée être une base de la rébellion tchadienne. N'Djamena a démenti avoir visé le territoire soudanais, disant avoir bombardé des positions rebelles au Tchad. Dimanche, le Soudan a affirmé qu'il restait attaché à la paix avec son voisin tout en avertissant qu'il ne resterait pas sans réagir s'il était menacé. Pour leur part, les rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la résistance (UFR, coalition des huit plus importantes factions rebelles tchadiennes) ont fait état de raids de l'aviation tchadienne “dans le secteur de la ville tchadienne de Tissi”, ajoutant que plusieurs civils avaient été tués, une information qu'il n'a pas été possible de vérifier. Le chef de la mission de l'ONU et de l'Union africaine au Darfour (Minuad), Rodolphe Adada, s'est dit “profondément inquiet” après les informations sur “une nouvelle éruption de violences”. Il a appelé les deux parties à “mettre fin à toute activité hostile dans le secteur”. Le Tchad accuse, depuis des années, le Soudan de soutenir une rébellion qui chercherait à renverser son président Idriss Deby Itno. De son côté, Khartoum accuse le Tchad de soutenir des ethnies minoritaires au Darfour R. I./Agences