Belaïd Abrika, l'un des principaux délégués du mouvement des archs de Kabylie, a été présenté, hier, pour la deuxième fois, devant le juge d'instruction. Arrêté le 13 octobre dernier dans l'enceinte du tribunal de Tizi Ouzou, il devait être entendu pour plusieurs chefs d'inculpation dont “incitation à l'émeute”. Prévue à 10 heures, l'audition ne commencera qu'une heure plus tard. Abrika aurait refusé d'être menotté lors de son transfert au palais de justice. C'est cet incident qui aurait retardé l'arrivée du prévenu au parquet. L'interrogatoire a eu lieu en présence de ses avocats. “Je maintiens les déclarations faites lors de la première audition. Je n'ai rien à ajouter”, a déclaré en substance le délégué de la CADC. “Mais il y a de nouvelles questions”, lui fait remarquer le juge. “Quand est-ce qu'on jugera Zerhouni, responsable politique des assassinats perpétrés lors du Printemps noir ?”, réplique Abrika avant d'ajouter : “Nous attendons toujours le jugement des gendarmes qui ont tiré sur les jeunes. À commencer par celui qui a tué Guermah Massinissa. J'attends les suites de la plainte déposée contre des policiers qui m'ont blessé à Larbaâ Nath-Irathen”. Le réquisitoire d'Abrika ne s'arrêtera pas là. “Qu'en est-il des policiers qui ont violé les franchises du tribunal et agressé les avocats ?” s'est-il interrogé. Il a, par ailleurs, remis sur le tapis les 500 plaintes déposées par les familles de victimes : “Nous attendons toujours des réponses.” Imperturbable, Abrika ajoutera qu'une plainte sera déposée contre le ministre de l'Intérieur qui l'a accusé d'avoir porté une robe d'avocat lors de son arrestation. Notons enfin qu'en guise de solidarité avec Abrika, une foule nombreuse était rassemblée durant la matinée d'hier devant le tribunal de Tizi Ouzou. Plusieurs parents de victimes étaient présents. La foule s'est dispersée dans le calme aux environs de midi. A. T.