Au moment où les services de la direction de l'hydraulique parlent d'une fourniture en AEP d'un volume de 185 litres par jour et par personne à l'échelle de wilaya, le citoyen de ladite commune n'a le droit qu'à une dizaine de litres d'eau, voire moins par jour. C'est du jamais vu ce qui arrive aux habitants de la commune montagneuse de Chigara en ces journées caniculaires. La soif prend toute sa signification au niveau de cette localité du nord de Mila, surplombant pourtant le barrage de Beni Haroun qui cube actuellement près de 700 millions de m3 d'eau. Disposant de ressources hydriques modestes, voire insignifiantes, la commune n'arrive même pas à assurer le strict minimum. Au moment où les services de la direction de l'hydraulique parlent d'une fourniture en AEP d'un volume de 185 litres par jour et par personne à l'échelle de wilaya, le citoyen de ladite commune n'a le droit qu'à une dizaine de litres d'eau, voire moins, par jour. Le précieux liquide y est pour ainsi dire rationné. Selon le président de l'APC, qui nous a accordé tout récemment une entrevue, un ménage de 5 membres, à titre d'illustration, a tout juste le droit à 200 litres tous les cinq jours, soit 8 litres par personne et par jour ! En plus, il faut prendre son mal en patience pour s'approvisionner au niveau des bornes fontaines réalisées par la municipalité dans les mechtas éparses de la région, en raison de l'éloignement et du faible débit assuré par ces fontaines publiques. En effet, les points d'eau de la commune, au nombre de neuf, ont de très faibles débits, se situant entre 0,5l/s (Aïn Belazregue) et 1l/s (Aïn Merdj Rahal). Pour les mechtas alimentées, autrement dit raccordées au réseau AEP, représentant tout juste 35% de la population locale, la situation n'est guère plus reluisante.Ces mechtas, au nombre de six, sont alimentées une fois tous les huit à dix jours à partir de deux forages qui ne se remplissent jamais, souligne notre interlocuteur, en raison de la faiblesse des nappes d'eau les alimentant. Cette situation, pour le moins révoltante, pousse quotidiennement les citoyens à se rassembler devant le siège de l'APC, en signe de protestation. “Il ne se passe jamais un jour sans que les citoyens viennent réclamer de l'eau pour étancher leur soif. Ils vivent un véritable drame depuis quelques mois. Aussi, demandons-nous la mise en place illico presto d'un plan Orsec qui mettra à contribution les services de la wilaya, ceux de la direction de l'hydraulique ainsi que les communes de la région et les particuliers disposant de moyens idoines”, nous dit en substance le P/APC de la commune de Chelli. Il est à rappeler que cette déplorable situation a poussé tout récemment les citoyens de la localité à bloquer la route au passage d'un cortège officiel en parquant des ânes chargés de jerricans sur la voie publique. K. Bouabdellah