RESUME : Souhila était distraite toute la journée, ne pensant qu'à l'instant où elle discuterait avec Amine. Son prétendant les surprend en venant à la pâtisserie. Elle refuse de l'écouter. Elle conseille à son amie de tenter sa chance… 8e partie CHAPITRE PREMIER LA RENCONTRE ENTRE DEUX CŒURS -Pourvu qu'elle lui plaise ! Souhila sourit en les voyant partir ensemble. Elle voit combien Aziza est intéressée. Si cela marche entre eux, elle lui aura enlevé une épine du pied. Son père jugeait qu'il est bon parti. Il n'aurait pas accepté qu'elle refuse. Elle a bien vu ce matin, sa mine renfrognée. Elle en connaît la cause. Sa mère a dû lui en parler. Lorsqu'elle rentre à la maison, sa mère secoue la tête. Elle fait un signe vers le salon. Son père est là. Il n'a pas le moral, pour jouer aux dominos. Il regarde la télé. Elle peut entendre le commentaire de la speakerine annonçant une journée ensoleillée à travers tout le pays. Elle entre dans le salon. - Bonsoir, dit-elle d'une voix enjouée. C'est à peine s'il répond à son bonsoir. Elle feint de ne pas remarquer l'accueil glacial et elle se penche sur l'embrasser mais il détourne la tête. - Je sens mauvais ? demande-t-elle. Il lui fait signe de partir. Elle n'insiste pas. Elle n'est pas d'humeur. Tous deux ont leurs raisons. Elle peut comprendre qu'il ait envie qu'elle se marie. Elle a vingt-cinq ans et elle doit reconnaître qu'elle n'a pas eu beaucoup de prétendants. Juste un cousin et un garçon du village voisin. Maintenant que le fils de Si Mansour est intéressé, tous allaient lui reprocher sa folie. Car il faudrait qu'elle soit folle, pour qu'elle refuse ou qu'elle ait déjà quelqu'un. Il y a bien Amine. Elle se voie bien, à ses côtés. Mais qui sait où il est ? Elle va à la salle de bain où elle prend une douche. Lorsqu'elle en ressort, elle se sent mieux. - Je vais chez la voisine, lui dit sa mère. Je ne tarderai pas… Souhila en profite pour s'enfermer dans la chambre de son frère. Il n'est pas encore rentré. Elle se connecte. À sa grande surprise, Amine est là. Elle voie son beau sourire. Cela lui remonte le moral. Mais elle ne sourit pas. Elle pense à son père, à l'ambiance glaciale. - Qu'est-ce qui ne va pas ? lui écrit-il. Elle a besoin de se confier. Elle lui raconte qu'elle a été demandée en mariage et que son père voudrait qu'elle accepte. - Ça existe encore les mariages forcés, en Algérie ? La question la surprend. - Je pense que oui, écrit-elle. Pourquoi toi, tu vis dans quel pays ? La réponse tarde à venir. Elle lui envoie un “buzz”. Elle est sur les nerfs. Il ne semble pas s'en rendre compte. - Tu vis où ? - À Berlin… Souhila a l'impression de recevoir un coup au cœur. Elle ne l'imaginait pas aussi loin. Elle a envie de pleurer de déception. Ils ne se verront jamais… A. K. (À suivre)