Traumatrisée dans son enfance par deux séparations (la première, de sa famille la seconde, de sa famille adoptive), elle prône dans son chant l'unité, cette union que nul n'a pu atteindre. Elle a réussi à l'incarner dans un seul album : des mélodies représentant différentes facettes de la culture amazighe. Son point fort : chanter les causes auxquelles elle croit. Elle tire sa référence des grandes femmes ayant marqué de leur empreinte le monde culturel telles Taos Amrouche et Myriam Makéba ou de ses idoles Slimane Azem, Abane Ramdane, Matoub Lounès, Si Moh Ou M'hand, Farid Ali et le groupe Djurdjura. Les thèmes de ses chansons sont puisés dans le vécu, elle est parolière et compositrice. Née dans un village perché sur les montagnes du Djurdjura, Ferroudja Saïdani parle couramment le français et maîtrise la langue amazighe. Protéger le patrimoine de Tamazgha (Afrique du Nord) et le transmettre aux générations futures est son cheval de bataille. D'ailleurs, elle est la première à chanter dans les différents dialectes composant la langue amazighe. Dans son album sorti en avril 2009, elle a regroupé les différentes variantes de la langue amazighe dans un seul album. Ferroudja vous fait voyager dans l'Afrique du Nord du Siwa, l'Aurès, le Chenoua, le Hoggar, l'Atlas ou le Rif jusqu'aux îles Canaries, pour découvrir ses richesses, ses traditions et ses sonorités et c'est pour cela qu'on la surnomme “l'hirondelle du Djurdjura”. Cet album, fruit d'un travail de trois ans est un chef-d'œuvre avec des textes qui parlent des problèmes de la société (l'échec scolaire, le chômage ou l'amour impossible). Cet album intitulé Timlilit (rencontre) a exaucé son rêve. Le premier titre “Tamurt I Gemmen” (le pays qui évolue) dont elle est auteur-compositeur n'est autre qu'un appel aux autorités pour valoriser ses intellectuels pour la construction du pays. La deuxième chanson “hizi ifulka” (les sommets des aigles), en chenoua est un appel au peuple amazigh pour protéger sa culture et vivre dans la liberté. Après Tipaza, l'hirondelle a plané sur la vallée du M'zab en interprétant “Azetta” (le métier à tisser) dont le message est de préserver le traditionnel tout en le développant. Puis elle s'est envolée en direction des Chaouia en reprenant la célèbre chanson Lehwan Wedrar (l'air de la montagne) avec son texte original en chaoui. Le Rif marocain, l'une des composantes de Tamazgha est représenté par Slilu (hymne à la joie) : description de l'ambiance d'une fête traditionnelle dans l'Atlas du Maroc. Elle n'a pas omis de rendre un vibrant hommage aux femmes célèbres dans l'histoire berbère avec sa chanson “Yessi-s N Tmazhga”. A DEBBACHE