Une vente-dédicace du livre Akfadou, un an avec le colonel Amirouche, de Hamou Amirouche, ancien secrétaire du colonel Amirouche Aït Hamouda, a eu lieu jeudi dernier, à la librairie du Tiers-Monde. Cet ouvrage porte sur la guerre de libération nationale, mais surtout relate des faits historiques qu'avait vécus l'auteur pendant une année en compagnie du vaillant colonel qui a marqué l'histoire algérienne. Un monde fou était présent lors de cette vente-dédicace ; la plupart connaissaient déjà Hamou Amirouche et d'autres étaient curieux de connaître l'histoire de ce héros et impressionnés de voir l'homme qui a partagé son quotidien et qui a combattu à ses côtés. Pour cet ouvrage purement biographique, Hamou Amirouche a consulté seulement sa mémoire et celle de ses compagnons de maquis. “La source de mon bouquin est ma mémoire, mes souvenirs personnels, ce que j'ai vu et vécu. Par ailleurs, j'ai consulté mes amis au cas où ma mémoire me trahirait sur quelques points”, a témoigné Hamou Amirouche. Dans son livre, il narre à la première personne du singulier, dans le premier chapitre, il évoque le génocide du 8 Mai 1945, précisément à Tazmart, dans son village natal. “On parle des grandes villes lors de ce génocide, mais on ne parle pas des villages comme le mien, qui a été envahi par les soldats français. J'avais 7 ans quand ils ont arrêté mon père, un nationaliste, qui a été torturé sous mes yeux”, a révélé l'écrivain. Ce “je” est une sorte d'authenticité et de témoignage sur la vie de l'auteur et de milliers d'Algériens qui ont partagé les mêmes malheurs durant cette guerre. Un récit très touchant et poignant dans la dédicace, un moment qui bouleversa la vie de l'auteur dans les maquis. “Nous venions d'arriver dans un village en Kabylie, entièrement ravagé par l'ennemi. Tout avait brûlé et était détruit. Une femme surgit, traînant sa chèvre avec elle, nous regarda et pria pour nous.” Il semblait touché par cette femme qui dans son malheur pensa à ces jeunes. Depuis, j'ai pensé à faire ce livre, en hommage aux Algériens. Akfadou, un an avec le colonel Amirouche est une mise au point, pour mettre en quelque sorte les points sur les i, concernant les horreurs de la guerre, et ce des deux côtés, français et algérien. “J'ai décrit les faits abjects relatifs au viol des femmes, en présence forcée du mari, du père ou du frère pendant la scène. J'ai notamment décrit la manière abjecte des moudjahidine qui sectionnaient les parties génitales des Français en les introduisant dans leur bouche.” Cette pratique ne peut être qualifiée que d'infâme et d'inhumaine de la part de ces hommes, mais une chose en entraîne une autre et elles font partie des aléas de la guerre. Sur ce point outrageant, “j'étais choqué, on m'avait répondu : tu ne peux pas comprendre, ceux qui réagissent de cette manière ont vécu les viols des femmes qu'ils aiment, sans ne pouvoir rien faire”. Ce livre autobiographique peut être choquant, mais l'auteur n'a fait que relater des faits historiques qui ont touché tout un peuple et non pas une seule personne. Hana Menasria