Le bal de cette série macabre, dont la majorité était préméditée, a été ouvert, en avril dernier, dans l'enceinte même du campus universitaire Ferhat-Abbès à Sétif. Plus de 10 crimes ont été enregistrés, dans la wilaya de Sétif, en moins de trois mois. Le bal de cette série macabre dont la majorité était préméditée a été ouvert en avril dernier, dans l'enceinte même du campus universitaire Ferhat-Abbes. Un jeune étudiant a tué son camarade et ami en plein cours, en le poignardant. Ce crime démontre que le fait de tuer une personne est devenu un acte banal et touche toutes les couches sociales. L'étudiant, le chômeur, le père de famille, le célibataire, les femmes et les hommes, le pauvres et même les riches, les jeunes et le moins jeunes. Un couteau, une lame ou même une hache, tous les moyens sont bons pour tuer. Cette recrudescence de la criminalité renseigne qu'un mal profond gangrène notre société et une prise en charge sérieuse de ce problème est nécessaire, car pour un oui ou un non nous risquons notre vie, et ce, tous les jours. Au début du mois écoulé, un père égorge sa fille en plein jour devant la mosquée de Aïn El-Kébira parce qu'elle voulait rester avec sa mère divorcée. Quelques jours plus tard, une rixe familiale au douar Kaouane tourne au drame, un véritable carnage. Bilan : deux personnes dont une femme enceinte sont tuées et plusieurs autres personnes blessées à coups de couteau. Une semaine après, deux septuagénaires dont un imam ont été tués au nord de la wilaya. Le mois de juillet en cours est, selon le bilan en notre possession le plus meurtrier de toute l'année. Plus de huit crimes ont été enregistrés. Le premier du mois, au village d'Oum Ladjoul, un époux tue sa femme en lui assénant 25 coups de couteau. Le 2 juillet, à la sortie de la commune d'Amoucha, un jeune qui était en compagnie de sa petite amie a été tué. Dimanche, un autre crime vient s'ajouter à cette longue liste macabre, à El Eulma précisément. Un homme âgé d'une cinquantaine d'années a fait cinq orphelins en tuant son épouse. L'auteur de ce crime aurait été admis une fois au niveau de l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie d'Aïn Abessa. C'est du moins ce qu'on a appris de sources bien informées. La plupart de ces criminels souffriraient de troubles psychologiques et du comportement. Ces troubles sont dues à des maladies ou à la consommation de psychotropes, de kif ou d'alcool. Une étude réalisée par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a laissé apparaître que 85% des personnes présentées devant les tribunaux et dont l'âge varie entre 16 et 45 ans sont des toxicomanes. Des observateurs avancent que l'impunité est la cause principale de ces actes. Il va sans dire que les droits des victimes ne sont pas reconnus. Faut-il bafouer les droits des pauvres victimes pour les droits des “hommes meurtriers” qui font leur loi en installant un climat de peur et d'insécurité dans notre société. L'épanouissement de cette dernière et son développement ne doivent, en aucun cas, être synonymes de scènes de violences et de carnages qu'on voit habituellement que sur le petit écran. F. Senoussaoui