Après s'être ouvert sur différents styles musicaux, notamment le flamenco, le gnaoui et le raï, le Festival international de Timgad a accueilli pour sa cinquième soirée une diva venue du pays du Cèdre, Najwa Karam, qui a proposé à la foule en délire un avant-goût de son nouvel album, Khalini choufek be' lil, tout en revisitant ses anciens succès. Et la nuit a été longue et lumineuse ! La quatrième soirée du Festival international de Timgad a débuté par le flamenco avec le groupe espagnol Flamenca, et à sa tête le séducteur Antonio Marquez, qui a mis le feu aux gradins de Timgad. Epaulé par sa compagnie (chanteurs et danseurs), Antonio Marquez a embarqué le public en Espagne, en terre d'Andalousie. Les danses et les instruments de musique s'exprimant parfois seuls, parfois accompagnés de chants, donnent au spectacle sa féerie. Très agréables à voir ! À ce merveilleux et agréable spectacle de Flamenca s'en est suivie la prestation du groupe algérien Harmonica. Composé de six jeunes férus de musique algérienne, Harmonica s'illustre dans le genre gnaoui. Le contact n'était pas chaud et cette musique plus élaborée et davantage harmonieuse, susceptible d'emballer le jeune public qui remplissait cette soirée le site du théâtre de Timgad, n'est pas parvenue à satisfaire les spectateurs. Et la délivrance est arrivée avec l'idole des jeunes, le raïman Kader Japoni, longuement ovationné. En véritable thérapeute, Kader Japoni a su mettre le doigt sur la plaie. Puisant ainsi dans un langage simple, le chanteur a communié avec les jeunes dont la plupart souffrent de malvie et rêvent d'ailleurs. Pour le compte de la cinquième soirée de Timgad, les entichés de la chanteuse libanaise Najwa Karam ont pris d'assaut les gradins du théâtre antique aux environs de 19h, au moment de l'atterrissage de l'avion de la star à l'aéroport de Constantine. En attendant, et afin de distraire le public, les organisateurs ont fait défiler en boucles les chansons de l'artiste avec une projection d'images sur écran géant. Toutefois, une atmosphère très tendue régnait sur le site. Aux environs de 23h30, et bien qu'ils aient été présents depuis 19h30, les musiciens de Najwa Karam sont enfin apparus sur scène pour installer leur matériel et régler les balances. De l'autre côté, dans les coulisses, les vigiles et les journalistes s'agitaient. Les premiers pour assurer la sécurité de l'orchestre et de l'artiste et les seconds pour prendre une petite déclaration de la star. La voiture de Najwa Karam arrive et la fille de Zahlé (au Liban), vêtue d'une somptueuse robe jaune, est enfin apparue. Entourée de vigiles, la chanteuse est directement conduite sur scène. À son apparition, une salve d'applaudissement l'accueille ; et elle de répondre par des saluts de la main. Sans transition, et oubliant de s'excuser auprès de ses fans pour le retard, Najwa Karam entre dans le vif du sujet avec une première chanson intitulée Ya Habeyeb. Suivront ensuite Am Yerjef Albi (Pourquoi mon âme tremble), Rouh Rouhi (Pars, mon chéri), Oyoun Albi (Mon adoré), ainsi que d'autres tubes, notamment Saharni (il m'a ensorcelé). Le tout a été clôturé par une chanson de son dernier album, Khalini enchoufek (Laisse-moi te voir). Malgré ce retard, le public était réceptif jusqu'à la dernière chanson. Quelques entichés, qui ont pu résister à la fatigue, ont fredonné avec la chanteuse quelques morceaux de ses tubes. À peine la prestation terminée que l'artiste s'est directement dirigée vers sa voiture, escortée par ses body-guards. Rattrapée par la presse qui parvient à lui tirer quelques mots, elle évoque son dernier album et sa reconnaissance envers le public algérien et envers l'Algérie. Najwa Karam a réussi à s'excuser auprès de son public en lui offrant un concert inoubliable. Le message est clair, comme elle le dit dans une de ses chansons Ewâ tkoun Zêlt. B. Boumaïla