Le jour de son départ à Téhéran, pour reprendre le poste d'ambassadeur qu'il a déserté il y a plus d'un mois, Abdelkader Hadjar envoie une lettre aux responsables de la presse. En se prévalant du fait qu'il demeure le porte-parole du mouvement de redressement du parti du FLN, il dément d'abord avoir été chargé par le Président pour tenter un putsch contre la direction actuelle de la formation de Ali Benflis. L'information donnée par certains titres de la presse nationale est “fausse”. Après avoir pris pour cible Le Soir d'Algérie, L'Expression et Le Matin, Abdelkader Hadjar commente le bâti de Liberté dans son édition de jeudi dernier. Il dit que “ce journal m'a qualifié de doberman, un chien appartenant à une race canine allemande, très respecté et prisé par les amateurs des animaux domestiques”. “Celui qui a écrit l'article ainsi que celui qui a donné l'ordre de le publier appartiennent, selon Hadjar, à la race de chiens se trouvant dans nos campagnes en Algérie, ils aboient trop la nuit et vivent de la merde le jour.” Dans cette lettre, celui qui n'a pas supporté son éviction du comité central du FLN profite de l'occasion pour invectiver le secrétaire général du parti et ses proches collaborateurs. Pour lui, “Ali Benflis a trahi ses compagnons et utilise les figures emblématiques du FLN pour salir les militants les plus fidèles”. Hadjar est allé très loin dans son solde de tous comptes à la veille de son retour en Iran. Il traite les journalistes qui ont eu à écrire sur le FLN de mercenaires. Il accuse Ali Benflis d'avoir “orchestré une campagne d'insultes et de désinformation contre les enfants authentiques du Front” dont il croit faire partie. L'auteur de cette lettre à la presse, qui se targue d'être derrière un vrai mouvement de contestation contre la direction actuelle du parti, accuse aussi certaines formations politiques de délation auprès des ambassades occidentales. Comme il les traite au passage “de hizb frança”. Avant d'affirmer qu'il continuera à suivre les tentatives de putsch contre le FLN à partir de Téhéran, Hadjar promet d'utiliser contre ses adversaires une autre forme d'armement. Il fera, selon lui, usage de missiles intercontinentaux. S. R.