La petite commune de Z'rizer dans la wilaya d'El-Tarf, vit depuis samedi dernier au rythme des émeutes après la mort d'une jeune étudiante, grièvement blessée lors de tirs à l'explosif organisés par le consortium japonais Cojaal chargé des travaux du tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Alors que la famille de la victime s'apprêtait à enterrer leur fille, l'on a assisté samedi et dimanche à une réponse musclée des services de sécurité. Tout a commencé dans la nuit de samedi dernier un peu avant 20 heures. Une jeune fille, âgée de 23 ans, étudiante au centre universitaire d'El-Tarf où elle venait de décrocher son diplôme en biologie, est grièvement blessée, selon ses proches, par les éclats des explosifs utilisés par l'entreprise japonaise Cojaal lors des travaux qu'elle effectue sur le tronçon d'El-Tarf de l'autoroute Est-Ouest. La victime succombera à ses blessures avant même d'arriver à l'hôpital d'Annaba où elle avait été conduite. Les conclusions de l'autopsie ne font pas état de la présence de traces de tels éclats. Selon le rapport du médecin légiste, la jeune fille n'a pas été touchée par un quelconque impact de tirs à l'explosif. “La victime a été propulsée par le souffle d'une explosion dont la puissance a été estimée à 9 tonnes au moins”, explique notre source. Cet accident provoquera le courroux de la population qui, après avoir barricadé une partie de la route, se dirigera vers le chantier de la société Cojaal pour mettre le feu à trois de ses engins. Trois des ouvriers seront blessés lors des affrontements. Si une partie des émeutiers a continué à saccager tout ce qui se trouvait sur son passage appartenant au consortium, une autre prendra la direction du siège de l'APC de Z'rizer où des groupes de jeunes contestataires se sont introduits à l'intérieur pour saccager et brûler le matériel appartenant à la commune. Selon un bilan provisoire, des dégâts importants ont été inventoriés. Ainsi, pas moins de 100 chaises ont été détruites, 150 micro-ordinateurs et 15 imprimantes et des documents administratifs ont été brûlés. Même l'éclairage public y est passé. Une fois sur place, les forces de sécurité tenteront de calmer les esprits mais sans succès tellement la colère était grande. Selon des sources locales, les affrontements entre forces de l'ordre et protestataires dureront, ainsi, toute la nuit. Les émeutiers ne sont rentrés chez eux qu'au petit matin. Hier, un calme précaire régnait sur la localité de Z'rizer, assimilée à une poudrière prête à exploser au moindre incident. La famille de la jeune Zhor Ounass qu'on a approchée, hier, attendait toujours la dépouille de leur fille pour pouvoir l'enterrer et entamer son deuil dans le calme auquel elle appelle. Tahar B.