Lors d'une AG extraordinaire, tenue, la semaine passée, à El Tarf, les agriculteurs affiliés à la Carsci ont retiré leur confiance au directeur, au président et au conseil de gérance de cette association. À cela il faut ajouter les deux autres importantes décisions prises au cours de cette réunion, à savoir la présentation d'un dossier accompagné d'une plainte à la justice à l'encontre de l'ancienne équipe qui, pendant des années, avait géré les biens de la Carsci, composée, entre autres biens, de trois usines de transformation de la tomate industrielle et de la Tabacoop, un important ensemble agricole possédant plus d'une cinquantaine de hangars et d'installations de transformation des produits agricoles. Autre décision, la création très prochainement d'une commission pour la préparation d'une assemblée élective, le 5 octobre prochain. Le dossier qui sera présenté à la justice, comme l'a annoncé mardi, M. Rachid Hellala, président de la Chambre de l'agriculture, fera état de nombreuses malversations effectuées dans la gérance très contestée pendant des années, de l'ancienne équipe chargée de la gestion de la coopérative. “Les actuels gérants sont devenus des milliardaires. Nous voulons savoir où est passé l'argent de la Carsci ?” De l'argent représenté en grande partie par la location des usines et des hangars de la Tabacoop de Annaba, qui, au grand désespoir des agriculteurs, est en passe de perdre son caractère agricole pour devenir une zone industrielle, car la plupart des infrastructures ont été louées à des soudeurs, des métallurgistes et des commerçants. La dernière location en date a été effectuée il y a deux mois, selon notre source, quand l'ex-direction de la Tabacoop avait été cédée à un grossiste en alimentation. Les agriculteurs se sont jurés de reprendre petit à petit le contrôle de la Tabacoop, et de lui redonner sa vocation agricole, car elle était par le passé considérée à juste titre comme le fleuron de ce secteur au niveau de tout l'est du pays. Il faut ajouter que ces démarches des agriculteurs n'ont été rendus possibles qu'après le feu vert du ministère de l'Agriculture, un appui qui avait tardé à venir par le passé, malgré les nombreux rapports qui avaient été rédigés à l'époque par les agriculteurs, relevant les nombreux dépassements attribués à l'équipe sortante. Hafiza M.