La cité des thermes connaît un développement socioéconomique assez rapide notamment avec l'extension de son tissu urbain et le nombre de commerçants dont les activités vont crescendo. Cependant, force est de constater qu'en l'absence d'une stratégie de la part des élus locaux, en panne d'idées et de courage décisionnel, la ville sombre dans l'anarchie, en dépit de la volonté de la toute nouvelle responsable de la daïra qui a décidé de faire bouger les choses pour mettre fin à une gestion “hybride” des affaires courantes de la commune accumulée, il est vrai, au fil du temps et durant plusieurs mandats. En effet, beaucoup de travail attend les élus qui devront sortir des sentiers battus. Car la gestion d'une collectivité locale est tout d'abord une science. D'ailleurs, la tenue du conseil communal n'a jamais été publique comme stipulé dans le code communal et les citoyens ignorent complètement ce qui “se mijote” dans la grande salle des délibérations alors que la presse n'a jamais été conviée à ce genre de réunions qui engage les affaires de la municipalité. Ainsi, la communication qui a fait l'objet d'un module lors du récent stage de perfectionnement organisé par le ministère de l'Intérieur n'est en fait qu'un coup d'épée dans l'eau. Avec ses 40 000 habitants, la ville n'est plus ce qu'elle était et donc il va falloir entreprendre plus d'efforts dans une perspective beaucoup plus moderne qui permettra de donner à Hammam Bou Hadjar un visage rayonnant. La mentalité de douar chez le citoyen devra aussi évoluer dans la même direction. La ville croule sous la saleté au point que l'ont assiste désormais à une clochardisation qui ne dit pas son nom. Car il ne s'agit nullement de procéder quotidiennement à la collecte des ordures pour se confiner dans une satisfaction béate. D'ailleurs, l'image peu enviable du marché couvert en plein cœur de la ville qui dégage une odeur nauséabonde à longueur de journée en est la meilleure preuve. Les nombreux touristes nationaux dont nos compatriotes vivant à l'étranger ainsi que certains pieds-noirs qui continuent de déferler sur la ville sont tous unanimes à critiquer l'absence de restaurant digne de ce nom et ce, hormis ces gargotes qui jonchent les deux artères principales dont les conditions d'accueil et de confort laissent à désirer. Les familles hôtes de la ville en quête d'un endroit discret pour s'attabler autour d'un repas sont gagnées par le désenchantement. Pis encore, puisqu'en l'absence de toilettes publiques ou de vespasiennes, leur déception est plus grande. Dans un autre registre, avec le marché des voitures qui a explosé ces dernières années, le trafic routier est devenu un véritable casse-tête chinois pour les agents de police de la voie publique, notamment avec le flux des émigrés durant cette période estivale. Face à cette situation, l'installation des feux tricolores est plus que souhaitée et demeure donc l'une des priorités dans cette cité thermale en pleine mutation. Cependant, un phénomène nouveau est en train de prendre de l'ampleur à Hammam Bou Hadjar et qui risque d'avoir des conséquences fâcheuses à l'avenir. Le nombre de bicyclettes a dépassé tout entendement. Ce sont donc des centaines voire des milliers de vélos qui circulent à longueur de journée à travers les artères de la ville d'une façon anarchique et sans aucun respect envers les automobilistes. Face à cette situation qui frise le ridicule, la municipalité garde un silence de cathédrale et ne semble pas préoccupée par le phénomène. Là-aussi, la sonnette d'alarme devait être tirée car la ville a subitement pris l'allure de la capitale chinoise Pékin avec tous ses vélos équipés de paniers et ce, au point où le marché hebdomadaire des véhicules s'est transformé en la circonstance en marché de vélos qui venus de toute la région pour être écoulés. M. LARADJ